SuisseLes tests PCR bloquent le renvoi des requérants
De nombreux pays ne reprennent que les demandeurs d’asile déboutés dont le test Covid-19 est négatif. La question est de savoir s’il est permis de procéder à des tests obligatoires.
Peut-on obliger un requérant débouté à se faire tester pour qu’il prenne l’avion de retour vers son pays?
drSelon le Secrétariat d’État aux migrations (SEM), une dizaine de requérants légalement déboutés en Suisse refusent de se soumettre à un test PCR. De ce fait, ils empêchent leur expulsion. En effet, leur pays d’origine ne les reprendra qu’avec un résultat négatif. Il est probable qu’il y en ait encore plus. Les autorités migratoires suisses sont désormais confrontées à un dilemme éthique et juridique, indique la «SonntagsZeitung».
«Il n’y a pas de base légale pour des tests obligatoires», déclare Reto Kormann, porte-parole du SEM. La loi sur l’usage de la contrainte autorise l’utilisation de «moyens de contention, d’irritants et de dispositifs déstabilisants non létaux», mais les tests coercitifs ne sont pas explicitement mentionnés.
Une situation: deux avis opposés
Le sujet prend une tournure politique. La conseillère nationale Martina Bircher (UDC/AG) déclare qu’elle «mettra tout en œuvre pour que la Confédération crée une base pour les tests coercitifs». Elle prévoit de soumettre une motion avant la fin du mois de mai: «Il serait choquant que la population soit pratiquement obligée de subir des tests et de se faire vacciner pour pouvoir retrouver ses libertés fondamentales et que, dans le même temps, le gouvernement fédéral reste inactif dans le cas des demandeurs d’asile déboutés.»
Le président des Verts, Balthasar Glättli, adopte un point de vue diamétralement opposé: «Nous sommes fondamentalement contre les expulsions forcées, c’est pourquoi nous critiquons également les tests forcés.» Avec les renvois forcés, il y a un risque que quelqu’un soit blessé ou meure.