VaudAucune autre victime dans les convois
Aucun passager dans l'amas de ferraille consécutif au choc entre deux trains lundi à Granges-près-Marnand, a annoncé mercredi la police. La seule victime est un des deux conducteurs.
Les sapeurs pompiers professionnels de Lausanne ont procédé aux opérations de désincarcération de l'automotrice du train accidenté lundi à Granges-près-Marnand. Au moyen de pinces et écarteurs hydrauliques, ils ont minutieusement démonté l'amas de ferraille dans la nuit de mardi à mercredi. A 6h, au terme des opérations, ils ont acquis la certitude que personne d'autre que le pilote ne se trouvait coincé dans la motrice. En ce qui concerne les blessés, seul un adulte est encore à l'hôpital. «Sa vie n'est pas en danger», note la police cantonale. Les deux autres passagers qui étaient encore hospitalisés mardi ont pu regagner leur domicile.
Mais qui était donc le conducteur décédé? Le Français de 24 ans était un cheminot passionné. «J'adore conduire mon train.» J. B., le jeune qui a perdu la vie dans l'accident ayant fait 25 blessés à Granges-près-Marnand, était un mordu. Sur Facebook, cet habitant de Payerne, originaire du Pays de Gex (F), faisait sobrement part de sa passion. «Je suis mécano», a-t-il écrit en octobre 2012 pour marquer la fin de sa formation à Lausanne.
«Consciencieux et discret»
Cet homme, décrit comme «consciencieux et discret» par un collègue, aurait été victime d'une erreur de l'autre pilote. Censé attendre le passage du RegioExpress conduit par J.B. à la gare de Granges-près-Marnand, le conducteur de 54 ans aurait démarré malgré la signalisation au rouge. Sa rame a été ralentie par le système de sécurité. Il a actionné le frein d'urgence avant de quitter la cabine, comme la procédure des CFF le préconise. Lorsque le train en provenance de Lausanne l'a percuté frontalement à près de 100 km/h, son convoi roulait encore à 40 km/h. Sous la violence du choc, l'automotrice conduite par J. B. a rétréci de 8 m.
S'il est reconnu fautif, le conducteur de 54 ans risque une amende et une peine avec sursis.
«Des vies sont exposées»
Le directeur des CFF la dit mardi: il faut une décennie et un investissement de deux milliards de francs pour doter tout le réseau ferroviaire de la technologie de pointe en matière de sécurité. Plus de 66% des gares dont celle de Granges-près-Marnand nont pas cet équipement moderne, qui immobilise le train quand un feu rouge est grillé. «Pour économiser de largent, on expose des vies», a réagi une syndicaliste. Secrétaire du Syndicat du personnel des transports, Jean-Pierre Etique signale que les mécaniciens font aujourdhui le travail que faisaient trois cheminots par le passé. Mais, à len croire, aucun doute nest permis sur la ¬qualité de la formation des mécaniciens: «Ils refont un examen tous les cinq ans.»