PétroleL'inexorable chute du prix du baril à New York
Alors que l'OPEP ne semble pas vouloir donner des consignes de réduction de production de brut, le marché a plongé lundi à 37,65 dollars le baril.

L'offre de pétrole continue d'être surabondante sur les marchés.
Les cours du pétrole ont clôturé lundi à leur plus bas niveau depuis près de sept ans, plombés par l'immobilisme manifesté avant le week-end par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) face à la surabondance mondiale.
Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en janvier a perdu 2,32 dollars, à 37,65 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), soit le plus bas niveau de clôture d'un contrat de référence depuis février 2009.
Pas d'objectif chiffré de l'OPEP
«Le marché du pétrole est en train de rendre un verdict clairement défavorable sur l'issue de la réunion de vendredi de l'OPEP», a résumé Tim Evans de Citi.
Le marché, que la surabondance d'offre a contribué à faire plonger depuis la mi-2014, comptait sur le cartel pour donner des signes de bonne volonté, si ce n'est en réduisant ses objectifs de production, du moins en tenant des propos plus conciliants.
Or, le cartel a non seulement décidé de maintenir son offre à ses niveaux habituels, fidèle en cela à la position adoptée un an plus tôt et maintenue il y a six mois, mais il n'a même plus pris la peine d'établir un objectif chiffré.
«Manifestement, le marché prend aujourd'hui la pleine mesure de la décision de l'OPEP d'abandonner l'idée d'un plafond de production, après avoir tardé à y réagir vendredi», a jugé John Kilduff, d'Again Capital.
Plafond nettement dépassé
Ce plafond était de toute façon théorique, puisque la production réelle des pays de l'OPEP se situe actuellement aux alentours de 32 millions de barils par jour (mbj), selon différentes études, soit nettement plus que l'objectif de 30 mbj maintenu lors de ses précédentes réunions.
Toutefois, le fait que les membres de l'OPEP n'aient pu s'entendre «ne signifie pas seulement que l'excès d'offre mondiale va rester en place pour une période bien plus importante que prévu, mais pose aussi la question de son rôle en tant que cartel», a jugé Fawad Razaqzada, analyste chez Gain Capital trading group. (nxp/afp)