Crise budgétaireSans «Shutdown» en 95, pas d'affaire Lewinsky
Lors de la précédente paralysie gouvernementale américaine, en 1995, les stagiaires étaient restés présents à la Maison Blanche. Et parmi eux, il y avait une certaine Monica Lewinsky.
Le chômage technique pour 800'000 fonctionnaires américains faute d'accord sur le budget fédéral, rappelle le précédent de l'hiver 1995-96, sous la présidence du démocrate Bill Clinton. Le bras de fer entre l'exécutif et le législatif, dominé par les républicains exigeant des coupes budgétaires, avait entraîné la paralysie des services administratifs fédéraux, à deux reprises, pendant six jours puis trois semaines.
Les stagiaires à la rescousse
Le staff du président passa ainsi de 430 à 90 employés. Parmi ceux qui restèrent travailler à l'époque, des stagiaires, dont une certaine... Monica Lewinsky. Cité par Slate.fr, Seth Masket, qui travaillait pour la Maison Blanche en 1995 raconte: «Soudainement, les stagiaires, qui remplissaient d'habitude des tâches de bas niveau liées au café et à la photocopieuse, se sont vues placées dans des positions d'autorité considérable, et ont eu accès à des lieux (l'aile ouest de la Maison Blanche) et à des personnes (le président) auxquels elles n'avaient pas accès auparavant.»
La rencontre entre Bill Clinton et Monica Lewinsky intervient ainsi seulement deux jours après le début du shutdown, le 15 novembre 1995. «Sans ce shutdown, elle n'aurait jamais échangé plus qu'une poignée de mains avec le président», affirme Seth Masket. La situation ne devrait pas se reproduire, écrit le site français, puisque l'administration Obama a annoncé que les stagiaires ne viendraient pas travailler pendant le nouveau shutdown.
800'000 personnes au chômage partiel
Huit cent mille fonctionnaires avaient été mis au chômage partiel du 14 au 19 novembre 1995 et 280'000 du 16 décembre au 7 janvier 1996. Pendant ce second «Shutdown», près de 500'000 autres fonctionnaires avaient travaillé mais n'avaient pu être payés en temps voulu. Le coût de cette paralysie de l'Etat fédéral, dont l'opinion publique avait attribué la responsabilité aux républicains, avait alors été estimé à 1,4 milliard de dollars.
Une violente tempête de neige avait aggravé la situation, empêchant la reprise du travail pendant deux autres jours, les 8 et 9 janvier. Le compromis budgétaire avait finalement été conclu le 28 septembre 1996, entre la Maison Blanche et les responsables du Congrès, Bob Dole au Sénat et Newt Gingrich à la Chambre des représentants.
En novembre 1996, le président Clinton avait mis son véto aux projets des républicains de réduire le financement sur sept ans de Medicare (l'assurance maladie des retraités) d'un montant plus de deux fois supérieur à celui qu'il acceptait (226 milliards de dollars contre 102 milliards) ainsi que les impôts (240 milliards contre 87).
Les démocrates s'étaient également opposés à des coupes dans les budgets de l'éducation et de l'environnement.