Sa Dingding: la Björk chinoise séduit le monde

En Chine, Sa Dingding a écoulé 2 millions d'exemplaires de son album précédent, «Alive». Un chiffre ridicule dans un pays de 1,3 milliard d'habitants? Pas quand on sait que l'Empire du Milieu est le paradis du piratage. Oui, chez elle, Sa Dingding est une star.

En se lançant dans une grande tournée promo pour présenter «Harmony», la chanteuse de 26 ans espère intéresser l'Europe et les Etats-Unis. Fait rarissime: elle pourrait réussir et ainsi ouvrir une brèche pour d'autres artistes chinois.

Sa Dingding: L'industrie musicale asiatique n'est pas très grande. En Chine, son histoire est même très récente. Mais il y a plein de jeunes musiciens qui veulent se ­faire connaître. Moi, je n'ai pas envie de copier ce qui se fait en Europe. Avec mes habits, mon mode de vie, j'ai créé mon propre style. C'est pour cela que je peux réussir. Mais sans le BBC Radio World Music Award que j'ai gagné pour la région Asie-Pacifique, je n'aurais eu aucune chance.

Je partage encore la scène avec d'autres chanteurs. En Chine, vous n'êtes une superstar que le jour où vous avez votre propre show. Et ça sera le cas pour la première fois dans une semaine à Hongkong.

J'aime surtout son style, mais nous sommes très différentes. De 3 à 6 ans, j'ai vécu en Mongolie avec ma grand-mère. Dans les prairies l'été, au village l'hiver, où j'ai entendu de la musique traditionnelle. Ce n'est qu'à mon retour en Chine que j'ai découvert le CD et, plus tard, les sons électroniques de l'album «Dangerous» de Michael Jackson. A 17 ans, je suis allée dans une école de musique et je suis arrivée 2e à un télé-crochet. C'est peut-être rapide, mais j'ai tout de suite voulu créer ma propre musique. Je suis bouddhiste et ça implique que je dois trouver mon propre style.