Zaho: «Dans ma tête, oui, je suis un garçon manqué»
Son tube, «C'est chelou», est un carton en France. Interview avec Zaho, une chanteuse au charme ravageur.
Elle est belle comme le jour qui a vu naître la petite Zahera Bar Abid (son vrai nom) en Algérie, un 10 mai 1980. Aujourd'hui, Zaho vient de sortir son premier album, «Dima» (qui signifie «éternellement» en arabe). Elle en parlait jeudi à 20 minutes, dans le cadre de l'interview «téléphone rouge», en direct chaque jeudi vers 13 h 20 dans «Les Patriotes» sur la radio Rouge FM.
– Zaho, votre tube, «C'est chelou», a été en tête du hit-parade des ventes de singles en France durant plusieurs semaines. Le clip de cette chanson a été visionné huit millions de fois sur les divers sites de vidéo en ligne. Ce succès, ça ne vous tourne pas la tête?
– Non pas du tout. C'est un peu effrayant quand ça arrive si vite, mais il faut garder la tête sur les épaules et aller de l'avant. Je fais de la musique pour m'amuser et parce que c'est ma passion, donc plutôt que de réfléchir aux conséquences de ce succès, j'ai enchaîné sur mon deuxième single, «La roue tourne», dont je viens de finir le tournage d'un clip que vous verrez dès la semaine prochaine.
– Avec votre premier album, «Dima», vous vous définissez comme quelqu'un qui fait de la musique urbaine, teintée de hip-hop,de rap, de r'n'b et de soul. Qui sont vos influences?
– Tracy Chapman, Francis Cabrel, NTM, IAM, Nirvana, Queen, Police... Y a un peu de tout. C'est un joli patchwork.
– En arabe, le prénom Zahera signifie «épanoui». L'êtes-vous?
– Cela signifie plus simplement «petite fleur». Mais cela dit, je suis une femme épanouie, oui. Je suis joviale, positive, légère. Il m'arrive de piquer des crises, mais ça ne dure pas longtemps.
– Gamine, vous ne sautiez pas à la corde, mais vous jouiez du foot avec les garçons. Etes-vous restée un garçon manqué?
– Dans ma tête, oui. J'aime toujours autant jouer au foot ou à la toupie. D'ailleurs, si j'ai le temps, j'espère pouvoir regarder des matches de l'Eurofoot. Et puis, si j'en manque un qui m'intéresse, j'irai le rattraper sur YouTube en regardant les buts. Je soutiendrai bien évidemment l'équipe de France.
– Vous dites être une «femme tout-terrain», ça veut dire quoi?
– Je peux être douce, méchante, câline, sportive, ne pas me laisser faire, être première de ma classe, chanter, danser, bouger, faire des slows, faire du rap…
– Etes-vous féministe?
– Non, je ne suis ni féministe, ni sexiste. Je ne me laisse pas faire, c'est tout. Je ne suis dans aucune cause extrême.
– Comment vous les voyez, les hommes? Si l'on s'en tient à votre chanson «C'est chelou», ils ne sont pas fidèles et assez glauques…
– Non, ils sont rigolos, les hommes! D'ailleurs, autour de moi, parmi mes amis, j'ai plus de mecs que de nanas. Mais dans «C'est chelou», je ne critique pas seulement les hommes, mais surtout les femmes qui sont trop soupçonneuses et à la recherche du moindre indice pour prendre leur compagnon sur le fait.
– Dans votre vie, en avez-vous un, d'homme?
– Peut-être…
– Ça laisse une porte ouverte, mais à quel genre d'hommes?
– Il ne faut pas qu'il soit trop beau. Il faut qu'il soit classe, qu'il ait un petit truc qui le caractérise et qu'il soit sûr de lui. Genre Olivier Martinez!
– En 1998, vous avez quitté l'Algérie avec votre famille pour le Québec. Comment la fille du soleil que vous êtes s'est-elle faite à un pays où c'est l'hiver six mois durant?
– Eh bien, c'est simple: je ne me suis toujours pas faite à ce très long hiver.
– C'est la première fois que vous venez en Suisse. Quelle image avez-vous de notre pays?
– Chocolat, montres… Je sais que c'est cliché, mais en même temps, quand on arrive à l'aéroport de Genève, il n'y a que ça partout. Sinon, depuis la fenêtre de mon hôtel, je vois des champs à perte de vue et des vaches. Donc, c'est cela, pour le moment, la seule image que j'ai de votre pays.
– Vous chanterez ce vendredi 6 juin en direct sur TF1 votre tube, «C'est chelou», dans l'émission «La chanson de l'année». Et après, à quand Zaho sur scène?
– La tournée de l'album «Dima» démarre en octobre. Et j'espère qu'il y aura des dates suisses. Tout dépendra de l'accueil fait à l'album…
Pascal Pellegrino