«Les épreuves difficiles m'ont forgé le caractère»

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Loana«Les épreuves difficiles m'ont forgé le caractère»

Loana ne regrette rien de son parcours semé d'embûches. A 39 ans, l'ancienne Lofteuse se sent enfin épanouie...

Ludovic Jaccard
par
Ludovic Jaccard
En février 2018, Loana sortira une deuxième autobiographie relatant ses seize dernières années.

En février 2018, Loana sortira une deuxième autobiographie relatant ses seize dernières années.

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Pour son grand retour dans les médias, Loana s'est muée en journaliste people. Elle interviewe désormais des candidats de téléréalité pour un site internet. Une nouvelle activité qui la comble de joie.

Comment vous est venue l'idée d'interviewer des personnalités de téléréalité?

C'est le site Non Stop People qui m'a proposé d'animer «Les interviews de Loana». Je n'ai pas hésité une seconde. J'interviewe des gens qui viennent du même milieu que moi. J'ai été un peu coachée pour apprendre le métier et j'ai trouvé très intéressant d'ajouter une corde à mon arc. C'est une activité que j'aime beaucoup et j'y fais de belles rencontres. J'ai pu garder contact avec certaines personnes que j'ai interviewées, c'est super. Je tourne quatre émissions en une journée par mois. J'espère continuer à le faire pour la rentrée. C'est aussi beaucoup de boulot. Maintenant, je réalise tout ce que doivent faire les journalistes. J'ai encore plus respect pour eux qu'avant!

Était-ce vital pour vous de revenir sous les feux des projecteurs en participant aux «Anges 9», sur NRJ12?

Non. J'ai participé à cette émission parce qu'on m'avait appelée pour rendre un service. Grâce à mon expérience, j'étais là pour donner des conseils aux candidats pendant une semaine. Je ne l'ai pas fait pour l'argent ou une notoriété à reconquérir. Je ne pensais vraiment pas que ce passage dans «Les Anges» me remettrait autant en avant médiatiquement. Maintenant dans la rue, ce sont des enfants entre 7 et 9 ans qui me demandent des photos avec eux. C'est drôle, parce qu'ils me disent que je suis leur Ange préféré et leur mère me demande aussi une photo, parce que je suis de leur génération.

Que retirez-vous de votre participation à ce programme?

J'ai pleuré pendant deux heures quand j'ai quitté la Villa car je m'étais beaucoup attachée aux candidats. Pourtant, j'avais un peu peur avant d'y aller. Ils étaient déjà ensemble sur place depuis plusieurs semaines. Je craignais d'être mal accueillie. Ils étaient aussi bien plus jeunes que moi. Finalement, j'ai eu un accueil formidable. Je me suis reconnue dans certains participants, surtout avec les Anges anonymes. Ça me fait beaucoup de bien de me sentir utile. Je les ai beaucoup écoutés. J'ai partagé des moments très forts avec certains. Par contre, je n'ai revu aucun épisodes depuis que je les ai quittés. Ça me fait trop de peine de les voir à la télé. Je préfère les avoir au téléphone pour savoir comment ils vont.

Regrettez-vous d'avoir participé à «Loft Story», en 2001?

Pas du tout. Ça m'a changé la vie. Cette émission a été ma baguette magique. J'ai fait des choses qu'une jeune fille normale n'aurait jamais pu faire. J'étais une provinciale qui n'était jamais venue à Paris. Quelques mois après «Loft Story», j'ai pu défiler pour Jean-Paul Gaultier, j'ai fait des voyages fabuleux, posé pour des grands photographes, sorti un single, écrit une autobiographie, lancé une ligne de vêtements à mon nom. Ma descente aux enfers n'a pas été liée à la téléréalité ou à la médiatisation. J'ai juste fait des mauvaises rencontres.

Vous ne changeriez donc rien à votre parcours?

Non, si c'était à refaire, je referais tout pareil. Cette expérience a fait celle que je suis devenue aujourd'hui. Mes épreuves difficiles m'ont forgé un caractère plus fort qui me permet de revenir plus armée. Avant j'étais un peu perdue, maintenant à bientôt 40 ans, je sais ce que je veux dans la vie. J'ai mis suffisamment d'argent de côté pour vivre tranquillement, donc si je fais des émissions, ce n'est pas par besoin financier. C'est juste l'envie d'expérimenter des choses qui me motivent.

Vous avez un nouveau compagnon qui est aussi dans le monde du spectacle. Vous conseille-t-il pour votre carrière?

C'est plutôt l'inverse! Il m'encourage beaucoup, mais il me dit que j'ai bien plus d'expérience que lui. Il me demande donc souvent ce qu'il doit faire au sujet de sa vie professionnelle. Étonnamment, il n'a pas grande confiance en lui. J'ai l'impression de le materner un peu parfois. Mais il m'épaule sur tout ce que fais. Je peux l'appeler à n'importe quelle heure, il est toujours présent. Avec lui, il n'y a pas d'embrouilles. On ne se dispute jamais. On ne veut passer que des moments de bonheur ensemble. On s'amuse comme des gamins de seize ans. J'aime cette fraîcheur qu'on a retrouvée tous les deux.

Comment gérez-vous votre célébrité?

Très bien. Je peux sortir d'un restaurant pour aller fumer une cigarette seule, sans avoir peur. Au bout de seize ans de notoriété, j'aime toujours faire des photos avec des personnes dans la rue. Ça ne me dérange pas. C'est même tellement beau de pouvoir faire sourire les gens qui viennent vous le demander, de pouvoir illuminer leur journée.

Quels sont vos projets?

Je sors mon deuxième livre l'année prochaine. Il devrait être disponible pour la Saint Valentin, le 14 février. Ça sera une biographie de mes seize dernières années. Il s'est passé tellement de choses, autant merveilleuses que destructrices, qu'il faudrait presque écrire une encyclopédie en plusieurs volumes! Je vais tout expliquer sans rien cacher. Je parlerai de tout ce que j'ai vécu: alcoolisme, dépression, internement, prise de poids, addiction aux médicaments... Mais je veux que ce livre soit positif et qu'il donne de l'espoir aux gens, afin qu'ils puissent se dire que si j'ai pu m'en sortir, ils le peuvent aussi. Qu'ils se disent que la vie est belle malgré tout ce qui peut arriver.

Quel serait votre plus grand rêve aujourd'hui?

Revoir ma fille, Mindy. Elle vient d'avoir 18 ans. Cela fait quinze ans que je ne l'ai pas revue. On a eu quelques échanges sur internet il y a quelques temps et depuis lors, plus de nouvelles de sa part. Elle sait pourtant que je veux la voir. Je sais bien que je n'ai pas été une maman pendant toutes ces années. Je ne serai malheureusement jamais une mère pour elle, mais j'aimerais être quelqu'un qui compte dans sa vie. Je sais qu'elle va bien. Elle a eu son bac. Je ne veux pas la perturber, mais mon plus grand souhait serait de la serrer dans mes bras. Mais j'attendrai patiemment. Quand elle acceptera de me voir, je serai la femme la plus comblée du monde.

Regardez Loana interviewer Vincent McDoom:

Le single de Loana en duo avec Eryl Prayer, «Love me tender»:

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