Télévision«Stade 2» a dopé des sportifs pour un reportage
Huit athlètes français ont accepté de se doper pendant un mois, pour un reportage de «Stade 2». Ils ont amélioré leurs performances sans être contrôlés positif.
«On change de planète, on n'est pas humain. C'est très inquiétant quand on pense que nous n'avons pris que des microdoses». Huit sportifs français, dont le marathonien Guillaume Antonietti, se sont livrés à une expérience inédite, dans le cadre d'une enquête du magazine «Stade 2», diffusé dimanche sur France 2.
Le principe: les sportifs de haut niveau ont accepté de se doper pendant un mois, sous l'étroite surveillance de médecins. Au menu: transfusion sanguine, EPO, hormones de croissance, corticoïdes à faible dosages. L'objectif était d'analyser l'évolution des performances et de tester l'efficacité des contrôles antidopage. Bien sûr, les athlètes se sont engagés à ne participer à aucune compétition pendant deux mois, le temps que les derniers effets des produits dopants ne s'estompent. Pour cette expérience, «dix-huit mois ont été nécessaires pour obtenir toutes les autorisations».
Aucun contrôle positif
Les sportifs se sont régulièrement soumis à des tests d'effort. Les premiers effets se sont fait sentir au bout de dix jours. «Sur mon parcours de 24 kilomètres, j'ai gagné dix minutes», reprend Guillaume Antonietti. Plus que de la vitesse, les athlètes ont gagné en endurance. «J'avais la sensation de pouvoir ne jamais m'arrêter».
Encore plus stupéfiant, pendant cette période, aucun contrôle antidopage n'a été en mesure de déceler la triche des athlètes. Même le passeport biologique, censé être à la pointe de la lutte antidopage, n'y a vu que du feu. (Joseph Gaulier/20 minutes)