«Le jour du tournage, il y avait une grosse tension»

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Thomas Wiesel«Le jour du tournage, il y avait une grosse tension»

L'humoriste fait ses premiers pas au «Jamel Comedy Club» («JCC») sur Canal+. Une étape importante dans sa carrière.

par
Mathilde Jarry

Découvrez un sketch de Thomas Wiesel.

Après plusieurs représentations à Paris, le Romand de 25 ans a décroché son ticket pour participer à l'émission d'humour créée par Jamel Debbouze. Son passage de 5 minutes sera diffusé samedi 22 août 2015 sur Canal+ à 20 h 20.

Comment s'est passé ce tournage?

Je l'appréhendais beaucoup. C'est une étape importante dans une carrière d'humoriste. On a seulement cinq minutes pour convaincre, donc soit ça passe, soit ça casse. Sans compter que je ne corresponds pas tout à fait à l'archétype des humoristes et du public de cette émission.

C'est-à-dire?

Déjà on n'a jamais vu d'humoriste avec des lunettes (rires)! Le style d'humour que je fais est un peu plus dans la retenue, cérébral. Je ne suis pas vraiment dans le jeu de scène, l'énergie, et le public n'est pas habitué à ça.

Etiez-vous quand même confiant?

Les répètes ne s'étaient pas toutes très bien passées, donc il y avait une grosse tension le jour du tournage. Le fait que ce soit dans un petit club compliquait les choses. Dans une grande salle, on se dit qu'on va bien faire rire quelques personnes. Là, il y avait presque plus de caméramans que de spectateurs!

Y avait-il une bonne ambiance ?

C'était une ambiance particulière. On m'avait dit que c'était la concurrence à outrance, que les gens se tiraient dans les pattes. Je ne sais pas si c'est parce que je suis en bas de l'échelle et que du coup on ne se méfie pas de moi, mais perso, ça s'est très bien passé!

Serez-vous stressé en regardant la diffusion samedi ?

Je suis très anxieux et curieux de voir ce que ça va donner. Sur place, j'avais l'impression que ça rigolait alors j'espère que ce n'était pas dans ma tête.

Avez-vous pu rencontrer Jamel Debbouze?

Il était venu à l'improviste pendant une répétition. Quand il est rentré au milieu des répètes, tout le monde s'est retourné. Plus personne regardait la scène. Moi, j'avais un gag sur son handicap que j'ai quand même osé faire. Le public a retenu sa respiration en attendant sa réaction. Il a rigolé, et m'a félicité à la fin. C'est un mec qui a énormément de charisme, c'est fou!

Qu'attendez-vous de votre passage dans l'émission?

Déjà, je vais enfin pouvoir répondre «oui» quand on me demandera si j'ai fait le «JCC»! Plus sérieusement, grâce à mon passage, j'ai pu commencer à exister à Paris. Et ça m'a permis de me frotter à un public différent de celui que j'ai habituellement.

L'humoriste Vérino vous considère comme l'un des meilleurs de votre génération…

Vérino, c'est l'un des plus sympas du milieu. A chaque fois qu'il est en Suisse, il nous demande de faire une première partie. Il a galéré et il sait ce que c'est. La reconnaissance des pairs, c'est un des trucs les plus importants. Moi j'ai encore tendance à répondre aux commentaires négatifs sur internet, je ne devrais pas. Je me remets constamment en question, c'est parfois épuisant, alors recevoir ce genre de compliment c'est génial.

Quitteriez-vous la Suisse pour une carrière en France?

Pour l'instant rien n'empêche les deux. Je fais pas mal d'allers retours. Je suis très attaché à la Suisse. On se fout de moi à Paris parce qu'ici, je ne peux jouer parfois que deux fois par semaine alors que là-bas, c'est tous les soirs. Mais j'aurais vraiment de la peine à quitter Lausanne. Si ça marche à Paris, tant mieux. Mais une carrière ici serait aussi très bien!

Dès lundi à 19h sur RTS Un, les Romands retrouveront Wiesel dans un tout autre contexte. L'humoriste participe à l'émission «Face aux partis», lancée dans le cadre des élections fédérales. Pendant dix jours, il apparaîtra dans une capsule intitulée «L'Abstentionniste», d'une durée 75 secondes. Son rôle: brosser le portrait du parti invité et expliquer pourquoi il ne votera pas pour lui. «Ce sera l'occasion de voir si certains partis ont de l'autodérision», lance-t-il.

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