Le ciel de Sion disparaît sous une épaisse fumée

Actualisé

ValaisLe ciel de Sion disparaît sous une épaisse fumée

Un gros nuage noir a envahi le ciel du Valais central, jeudi matin. Une situation qui n'est pas sans précédents.

Amèle Debey
par
Amèle Debey

Jeudi matin, plusieurs lecteurs se sont étonnés de voir apparaître une grosse fumée noire dans le ciel de Sion. Beaucoup ont cru à un incendie qui ravageait la région, mais il s'agissait en fait de chaufferettes installées pour protéger les abricotiers du froid, comme on peut le voir sur les images.

«Ça a commencé vers 7 h du matin et ça a duré environ une heure trente», raconte un témoin. «Je suis passé juste à côté des chaufferettes, il y en avait des centaines, environ une sous chaque arbre», déclare un autre lecteur.

Le problème n'est pas nouveau dans la région. En 2014 déjà, la question avait été soulevée après que le seuil de pollution a été dépassé près de Saxon. A ce moment-là, le chef de la section pour le domaine de l'air, au Service de l'environnement, promettait des solutions: «Nous voulons inciter les communes à passer au système à gaz, moins polluant», affirmait alors Alain Klose.

Selon Jean-Marc Fracheboud, du Groupe de protection de l'air, la pollution est deux fois moins importante qu'en 2014. «Ça n'est jamais agréable pour les gens qui ont des problèmes respiratoires, mais il n'y a pas d'alerte à lancer pour le moment, affirme-t-il. Nous sommes en train d'analyser la chose. Mais, à l'heure actuelle, le seuil limite n'a pas été dépassé.» Des propos confirmés par Alain Klose, qui évoque un pic de deux heures dans la matinée de jeudi. Quant au système à gaz envisagé il y a deux ans, «il semblerait qu'il ne soit finalement pas viable. Une enquête de satisfaction est menée, mais des problèmes de fonctionnement subsistent», explique Alain Klose. «Nous travaillons avec le Service de l'agriculture afin de trouver une alternative satisfaisante».

Pas de solution miracle

Pour Sébastien Besse, de l'Office d'arboriculture, le problème des bougies de paraffine est délicat. «Les cultures sont de plus en plus sensibles et les dégâts s'élèveraient à plusieurs millions de francs si elles n'étaient pas protégées du gel», prévient-il. Quant à la solution de la vaporisation d'eau, elle n'est envisageable qu'en plaine, puisque «le risque de glissements de terrain est trop élevé sur les coteaux».

Les sentiments mitigés chez les Verts valaisans: «Je peux comprendre le risque que cela représente pour les agriculteurs, tempère Jean-Pascal Fournier, président du parti. Donc je relativiserais l'atteinte sur l'environnement, qui est limitée dans le temps, sans pour autant la minimiser».

Du côté de la police cantonale valaisanne, on ne s'étonne pas. Il s'agit là d'un événement récurrent qui «touche toute la plaine du Rhône chaque année», nous répond stoïquement le porte-parole des forces de l'ordre. De plus, le problème ne touche pas uniquement le Valais, puisqu'il s'est également présenté jeudi dans le canton de Soleure, notamment.

Ton opinion