Etsy.com, l'île au trésor virtuelle du «fait main»

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Shopping onlineEtsy.com, l'île au trésor virtuelle du «fait main»

La plate-forme américaine de ventes sur Internet soufflera ses sept bougies. Alors qu'elle cartonne aux États-Unis, elle reste très peu connue en Suisse romande. Rencontre avec des artisans helvétiques qui tiennent boutique sur la toile.

Muriel Risse
par
Muriel Risse

Vous fabriquez des bougies parfumées, possédez une collection de sacs à main vintage ou rêvez d'acquérir des objets personnalisés et uniques? Votre place est sur Etsy. Le site a ouvert ses portes en 2005 grâce à Robert Kalin, un jeune entrepreneur passionné d'artisanat. Il permet aux amateurs et aux vendeurs d'objets faits main ou vintage de se retrouver virtuellement.

«Etsy est le lieu idéal sur la toile pour vendre mes créations, c'est une véritable alternative aux produits de masse», explique Brenda, Genevoise de 30 ans qui crée des bijoux et accessoires hauts en couleur. «Il suffit de fouiller quelques temps sur le site pour y trouver son bonheur.» Ile au trésor, mine d'or et caverne aux merveilles, tels sont les noms qui sont le plus souvent utilisés pour décrire Etsy.

Un marché à développer en Europe

Sur ce site internet, on trouve en effet de tout: baume à lèvres en chocolat, céramique, huile de massage, illustrations, etc. «Une grande partie de l'argent que nous gagnons via le site repart chez d'autres vendeurs», confient Bertrand et Masha, 38 et 31 ans. Le couple valaisan, inspiré par Sasha, leur fils de sept ans, vend des jouets en bois et des poupées. «L'offre en jouets artisanaux reste mince en Suisse romande, il nous a paru intéressant de développer cela.»

Toutefois, Bertrand et Masha regrettent que la plupart de leurs clients soient américains: «Cela va à l'encontre de la philosophie Etsy. Nous fabriquons tout de manière artisanale et écologique, mais ensuite nos créations partent à l'autre bout du monde.» Mireille, 40 ans, enseignante et chercheuse à l'université de Lausanne, déplore également cet aspect. «L'idéal serait de pouvoir développer un marché de proximité en Suisse et en Europe, car pour l'instant, mes clientes vivent principalement aux États-Unis, en Australie et au Royaume-Uni, des pays où les achats sur Internet sont passés dans les mœurs et provoquent moins de réticences que chez nous.» Elle regrette également les frais de ports importants imposés par la poste suisse, ce qui prétérite grandement ses ventes de vêtements vintage.

Le vintage à l'honneur

Mireille a ouvert sa boutique en décembre 2010, séduite par la facilité d'utilisation, la beauté et l'élégance de l'interface Etsy. «La plate-forme me permet de partager ma passion du vintage avec des femmes atteintes du même syndrome», explique-t-elle. «Etsy a compris que les créateurs n'ont pas beaucoup de temps à consacrer à l'aspect technique de la boutique, le suivi est très bien fait et ne demande pas beaucoup de temps ni de connaissances informatiques», renchérit Sandra, architecte d'intérieur lausannoise de 33 ans. Quant à Maria, graphiste genevoise de 40 ans, elle a immédiatement adoré le site et aime pouvoir entretenir des relations privilégiées avec ses clients. «Je peux personnaliser chaque carte vendue, que ce soit au Brésil ou en Australie. Un vrai plus pour les amateurs d'illustrations», souligne-t-elle.

«J'aime cette philosophie anticonsumériste, j'essaie désormais de trouver des créateurs dans tous les domaines qui m'intéressent», explique Anne, 42 ans. Les perles en verre sont une véritable institution américaine, alors qu'en Suisse, le marché est restreint. La créatrice utilise ainsi le site comme une alternative à son magasin lausannois et passe plusieurs heures par jour sur Internet à promouvoir sa boutique Etsy.

Avant de plonger dans la multitude de boutiques existantes ou de créer la vôtre, visionnez les réalisations des créateurs de Suisse romande, interrogés par «20 minutes», dans le diaporama ci-dessus.

Etsy compte plus de 14 millions de membres et recense près de 800'000 boutiques. Le site cartonne en Amérique et commence à se faire connaître en Europe. En Suisse pourtant, les membres se font encore rares. Ils seraient une trentaine.

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