JaponUn robot-moine pour célébrer des funérailles
L'humanoïde Pepper peut à présent être engagé pour des rites funéraires au Japon.

Le robot Pepper se dote d'une nouvelle fonction au Japon. (Nissei Eco)
Multitâches, le petit humanoïde Pepper, dévoilé en 2014, avait déjà été employé comme vendeur, serveur de pizza ou encore compagnon pour les personnes âgées. Il se dote aujourd'hui d'une nouvelle fonction dans le domaine religieux.
Lors du Tokyo International Funeral & Cemetery Show, aussi appelé Life Ending Industry Expo, salon professionnel annuel de l'industrie funéraire, l'entreprise Nissei Eco a dévoilé un nouveau service pour les rituels funéraires. Il est en effet désormais possible d'engager le robot, développé par la société française Aldebaran et le groupe japonais SoftBank, en qualité de moine bouddhiste lors de funérailles.
Selon le journal Japan Times, la firme Nissei Eco proposera l'humanoïde Pepper «vendu comme le premier robot qui peut lire les émotions - pour chanter des sutras bouddhistes lors des funérailles et proposant une alternative moins chère que les prêtres humains». Sa prestation est en effet facturée environ 435 francs contre en moyenne 2125 francs pour un prêtre humain.
Michio Inamura, conseiller exécutif de Nissei Eco, explique que le robot peut servir à remplacer les moines humains lorsqu'ils ne sont pas disponibles, rapporte l'agence Reuters. Il précise qu'avec le vieillissement et le déclin de la population japonaise, de nombreux prêtres bouddhistes reçoivent moins de soutien financier de leurs communautés, incitant certains à trouver un travail à temps partiel en dehors de leurs devoirs du temple.
Mais ce nouveau service est loin de faire l'unanimité: l'idée d'introduire une telle machine «sans âme» dans une situation qui requiert du respect et de l'empathie est «mauvaise» et «stupide», commente entre autres le site spécialisé TechCrunch.
Pour rappel, fin mai, dans la ville de Wittenberg, en Allemagne, lors d'une exposition marquant les 500 ans de la Réforme protestante, un pasteur allemand avait installé dans son église un robot, baptisé BlessuU-2, capable de bénir les fidèles dans cinq langues différentes.