Sisters of Mercy, entre nostalgie et déception

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LausanneSisters of Mercy, entre nostalgie et déception

La tournée des 30 ans du groupe culte rock-gothique faisait escale aux Docks jeudi. Impressions d'un concert (live?) noyé dans les fumigènes.

Frédéric Nejad
par
Frédéric Nejad
Andrew Elritch sur scène lors de la tournée des 30 ans de Sisters of Mercy.

Andrew Elritch sur scène lors de la tournée des 30 ans de Sisters of Mercy.

21h50, dans une salle des Docks pleine de trentenaires et de quadras, la soirée de jeudi affichait complet.

Sur une scène balayée de spots bleus, la voix atypique d'Andrew Eldritch surgit de nulle part, sur les premières notes du peu connu Crash and burn: un titre jamais enregistré sur un album (et joué pour la première fois en 2000).

Entouré de ses deux guitaristes, le leader historique du groupe rock-gothique Sisters of Mercy semble évanescent dans une épaisse brume due à un excès de fumigènes. La plupart des spectateurs auront davantage aperçu la ridicule boule disco à facette et les logos éclairés des trois laptops à l'arrière scène que leur idole, désormais chauve, durant une heure vingt de concert.

Peu importe, la plupart d'entre eux semblent ravis d'être présents pour cette tournée mondiale des 30 ans d'existence de la formation d'Andrew Eldritch. Et cette même foule s'électrise un peu dès le 3e morceau: First and last and always.

Live ou playback?

Puis les titres phares s'égrainent: Mariane, This corrosion, Lucretia my reflection, Vision thing… Un déroulé ressemblant à un best-of. Normal: Andrew Eldritch n'a plus enregistré de nouvel album depuis plus de quinze ans. Et pourtant, un malaise émerge: assistons-nous à un vrai live? La boîte à rythmes, la basse et les claviers pré-enregistrés, certes. Hélas. Mais la voix? L'excès de fumigènes n'empêche pas de deviner par moments que les lèvres d'Eldricht ne sont pas synchro avec les paroles. Et d'après nos renseignements, le supposé soundcheck de l'après-midi n'efface pas nos fortes suspicions…

Après un rappel, à 23h15, le show se conclut sur Temple of love face aux premiers rangs survoltés. Andrew Eldritch au bord de la scène tend ses bras miséricordieux vers son public, fidèle malgré tout, puis disparaît. A dans cinq ans?

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