Le jour du procèsYoussoupha répond à Zemmour en rap
Le rappeur français est revenu sur l'affaire Zemmour dans un clip, publié jeudi, jour de son passage au tribunal. Le chroniqueur l'attaque pour «menace de crime et injure publique».
«Je mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d'Eric Zemmour.» Ces mots prononcés par Youssoupha dans le morceau «A force de le dire», sorti en 2009, continuent de poursuivre le rappeur. L'ancien chroniqueur de Laurent Ruquier avait porté plainte, en avril 2009, pour «menace de crime et injure publique». En 2010, une juge avait estimé les faits suffisamment graves pour renvoyer devant le tribunal correctionnel le rappeur Youssoupha M'Mabiki, mais aussi tous ceux qui ont mis en ligne la chanson litigieuse, soit sa maison de disques EMI et le site Rap1pulsif.com.
L'audience a eu lieu jeudi 15 septembre dans la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris. Un tribunal «largement acquis à la cause du rappeur dont les fans ont rempli la salle», relate le site L'Humanite.fr.
Eric Zemmour n'a pas assisté à l'audience, il était représenté par son avocate. Cette dernière a condamné, vidéos à l'appui, le fait que Youssoupha continue de jouer le morceau incriminé sur scène. «En raison de la plainte d'Eric Zemmour, ce passage de la chanson est très connu et apprécié des fans», a rétorqué l'avocat du rappeur.
Le procureur estime que Zemmour se contredit
Pour sa part, le procureur a qualifié l'«insulte» du morceau de Youssoupha d'«anodine» en comparaison d'autres chansons comme «Miss Maggie» de Renaud dans laquelle il s'attaquait à Margaret Tatcher. Il a rappelé qu'Eric Zemmour a récemment plaidé pour la liberté d'expression et que sa démarche est «incohérente et contradictoire».
Youssoupha a quant à lui estimé que «les rappeurs ne bénéficient pas de la même tolérance que celle accordée au rockeurs», précise «L'Humanité». Le verdict sera connu le 25 octobre.
Nouveau clip pour s'expliquer
Pour marquer le coup, Youssoupha a mis en ligne un nouveau clip le jour du procès (voir ci-dessus). Intitulé «Menace de mort», le morceau revient sur son histoire avec Zemmour mais aussi sur les différentes plaintes déposées au cours des années contre des rappeurs comme Sniper, Minister Amer, Orelsan ou NTM.
«Depuis l'temps j'guettais ce type qui vous mène à la baguette mais parle de race en tête et puis nous traite d'analphabètes», rappe Youssoupha au sujet de Zemmour, dans son deuxième couplet. On y trouve également une pique adressée au journaliste français Jean-Marc Morandini: «C'est vrai qu'on touche le fond chez ce bouffon de Morandini.»
Ce morceau est le premier extrait du nouvel album de Youssoupha, «Noir Désir», qui sortira en janvier 2012.