Nouvelle initative sur le renvoi des étrangers

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Assemblée de l'UDCNouvelle initative sur le renvoi des étrangers

A trois semaines des Fédérales, l'UDC revient sur le thème qui avait fait son succès il y a quatre ans: le renvoi des criminels étrangers.

L'initiative lancée en 2007 et acceptée par le peuple en 2010 doit enfin être appliquée, ont plébiscité 500 délégués réunis à Gossau (SG).

Estimant que l'adaptation de sa première initiative est freinée à Berne, l'UDC a décidé de lancer un nouveau texte sur le renvoi des criminels étrangers. La récolte des signatures devrait débuter en janvier 2012.

Cette fois, l'initiative aura la forme d'un article constitutionnel «qui ne pourra plus être modifié ou dilué par une législation d'application lacunaire et incorrecte», a expliqué le conseiller aux Etats bernois Adrian Amstutz aux délégués.

Il y a un «manque de volonté politique» à Berne pour mettre en oeuvre «la volonté du peuple», a dénoncé le président de l'UDC Toni Brunner. La conseillère fédérale «Sommaruga, la gauche et les gentils veulent que les criminels étrangers restent en Suisse», a-t- il martelé.

Le retour du mouton noir

«Il est triste que nous devions lancer une nouvelle initiative», a estimé Christophe Blocher. Derrière lui se dressait la célèbre affiche du mouton noir ainsi que celle du violeur Ivan S. affublée de la phrase «C'est ce que veulent la gauche, les gentils et la conseillère fédérale Sommaruga».

La jeune génération de l'UDC s'est montrée particulièrement pugnace. Pendant que Berne empêche l'application de l'initiative, «la racaille poursuit tranquillement ses activités répréhensibles dans nos rues», a notamment dénoncé le conseiller communal de Villeneuve (VD) Dylan Karlen.

L'UDC avait lancé en 2007 une initiative réclamant le renvoi des criminels étrangers. Le peuple l'avait approuvée en novembre 2010. La ministre de la justice Simonetta Sommaruga avait alors mis sur pied un groupe de travail pour examiner les variantes d'application de l'initiative.

«L'initiative est applicable»

L'application pose problème notamment à cause des accords de libre circulation. Un argument réfuté par Gregor Rutz, vice- président de l'UDC zurichoise et membre du groupe de travail.

«L'accord de libre circulation prévoit que des personnes représentant un danger puissent être expulsées», a- t-il expliqué. «Tout est une question d'interprétation». Le département de Mme Sommaruga devrait transmettre ses propositions au Conseil fédéral dans le courant du premier semestre de 2012.

«Pas de liberté sans sécurité»

Le rôle de l'Etat est d'assurer la sécurité de ses citoyens afin que leur liberté soit garantie, a rappelé le conseiller fédéral UDC Ueli Maurer. Il a déploré que la Suisse soit tombée dans la «médiocrité européenne» en matière de sécurité, comme le révèle une étude présentée en août.

Le ministre de la protection de la population s'est dit «choqué par la statistique. «Etre dans la moyenne, ce n'est pas notre devise, nous voulons retrouver la pointe».

Il s'est félicité qu'au moins dans le domaine militaire, le Parlement ait accordé à l'Etat les moyens d'accomplir sa mission. Les députés ont relevé le budget de l'armée à 5 milliards de francs pour permettre l'achat de 22 nouveaux avions de combat et financer un effectif de 100'000 soldats.

(ats)

Pas de Suisse sans étrangers, rappelle l'USS

Le ministre de la défense s'est dit «choqué» par l'étude sur la criminalité publiée fin août. Selon celle-ci, le taux suisse a rattrapé celui de l'Europe.

«Si la Suisse tombe dans la médiocrité européenne, cela montre que l'Etat n'est plus à la hauteur de son devoir le plus important», a déclaré le chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). «Etre dans la moyenne en matière de sécurité, ce n'est pas notre devise, nous volons retrouver la pointe».

Dans le domaine militaire, le Parlement a tout de même rétabli l'équilibre cette semaine pour permettre à l'Etat de remplir sa mission, s'est félicité M. Maurer. Les députés ont relevé le budget de l'armée à 5 milliards de francs pour permettre l'achat de 22 nouveaux avions de combat et financer un effectif de 100'000 soldats.

«Avec les moyens accordés par le Parlement, nous pouvons à nouveau équiper convenablement nos soldats pour leurs tâches», s'est réjouit le ministre de la défense.

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