OVNI«Avoir déjà eu plus d'une voix, c'est bien!»
Bernard Junod a réalisé l'un des plus mauvais scores des élections à Lausanne. Il aura toutefois marqué la campagne 2011 par ses interventions télévisées.
Bernard Junod a présenté les grandes lignes de son programme sur Lausanne TV.
L'instituteur de 33 ans a recueilli moins de 300 voix (294) contre plus de 12'400 pour le socialiste Oscar Tosato. A Lausanne, dans la course à la Municipalité, seuls Ted Robert (188) et Bruno Dupont (150) ont fait moins bien, selon les résultats officiels. Un score qui satisfait toutefois Bernard Junod: «Je m'étais dit que si j'obtenais au moins une voix, la mienne, ce serait déjà bien! Toutes les autres que j'ai pu recueilli, c'est du bonus!», explique-t-il, enthousiaste.
«Je savais que je n'avais aucune chance de me faire élire. En créant et en me présentant sur une liste indépendante («Nous-Vous») prônant des idées d'extrême gauche et d'extrême droite, mon but était de faire parler de moi et de créer le buzz. Un challenge que j'estime avoir réussi. Et cela en menant une campagne sans dépenser le moindre franc de surcroît», précise-t-il.
Un cochon d'Inde comme conseiller politique
Avec son programme politique audacieux et «Denise», un cochon d'Inde comme «conseiller politique», Bernard Junod aura en effet crevé l'écran à chacune de ses apparitions sur Lausanne TV, la télévision officielle de la Ville de Lausanne. Durant sa campagne, il n'a laissé personne indifférent en expliquait vouloir faire de Lausanne «un nouveau Monaco» en augmentant les effectifs policiers pour arriver à un agent pour 60 habitants.
Son programme proposait aussi de «mettre un bon coup de pied au cul des dealers» et d'éradiquer le chômage en obligeant simplement tous les chômeurs à... travailler. Il soulignait également «aimer polluer au volant de son gros 4x4» et trouver ses idées politique en fréquentant les supporters de clubs sportifs. Lors d'un des ses passages sur Lausanne TV, il aussi a exploité son temps d'antenne pour faire un tour de magie devant le regard médusé du journaliste.
Motiver les jeunes à s'intéresser à la politique
Bernard Junod assure ne pas jouer la comédie: «Je suis vraiment comme cela dans la vie, c'est ma nature. Mes proches vous le confirmeront. Mes propositions politiques sont sincères et le fruit de vraies réflexions». Avant de se lancer comme candidat indépendant, le résident d'Ouchy, qui a roulé sa bosse à travers le monde, explique avoir tester plusieurs partis. «J'ai commencé par être membre des jeunesse popistes au gymnase puis je suis passé au PS. Plus tard, lorsque ma régie m'a viré de mon appartement pour y loger des étrangers, je suis passé à l'UDC...» détaille le jeune homme qui se définit comme un «vagabond de la politique».
Bernard Junod relève encore que si sa candidature était «un peu de la provocation», elle était davantage atypique que farfelue. «En me présentant, le but était aussi d'intéresser les jeunes à la politique et de les motiver à défendre aussi leurs propres idées en réaction aux miennes.»
«Je vais me présenter au 2e tour!»
Que retiendra-t-il de cette campagne? «Au final, cette campagne est une réussite totale. Cela a été une superbe expérience, très enrichissante. J'ai dû monter un projet de A à Z, trouver des parrains pour pouvoir déposer ma candidatures, faire face à certains médias. Cela m'a aussi permis de connaître énormément de monde».
«Tous les candidats en lice me saluaient et acceptaient de discuter de mes idées à l'exception du POP Marc Vuilleumier et de l'UDC Claude-Alain Voiblet. C'est paradoxale dans la mesure où j'étais le seul à défendre à la fois des idées d'extrême gauche de Vuilleumier et d'extrême droite de Voiblet. Ce qui les a peut-être dérangé, c'est que moi, à la différence d'eux, j'ai les couilles de dire haut et fort sans le cacher que j'ai des opinions d'extrême droite sur certains sujets et d'extrême gauche sur d'autres».
Malgré la claque prise au 1er tour, Bernard Junod ne se décourage pas. «Je vais me présenter au 2e tour! Cette fois, je vais faire même imprimer mes propres flyers et des affiches pour mener une campagne dans le but de faire mieux encore mieux qu'au 1er tour!», conclut-il. Ensuite, il pourrait bien intégrer un parti traditionnel. «Ils m'ont tous fait des propositions», affirme-t-il.