On approche les 20'000 morts et disparus

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Crise au JaponOn approche les 20'000 morts et disparus

Le nombre des morts et de disparus à la suite du séisme et du tsunami au Japon approchent désormais les 20.000, huit jours après la catastrophe.

Le Japon a déclenché samedi une première alerte à la contamination de produits alimentaires à proximité de la centrale de Fukushima. De leur côté, les secours poursuivaient 24 heures sur 24 la lutte dans la zone sinistrée afin d'éviter une catastrophe nucléaire de grande ampleur.

La population a été prévenue que des taux de radioactivité anormaux avaient été relevés sur du lait et des épinards produits dans le nord-est du pays. Les autorités envisagent de suspendre la vente de ces produits alimentaires, a annoncé samedi l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA).

Le niveau de contamination «ne présente pas de risques immédiats pour la santé. Je vous demande de rester sereins», a assuré Yukio Edano, le porte-parole du gouvernement.

L'eau courante de Tokyo, analysée par les autorités sanitaires, présente elle aussi un faible niveau d'iode radioactive, selon le gouvernement. Le taux mesuré est nettement inférieur au seuil légal, a précisé le ministère des Sciences.

Les autorités japonaises avaient pris les devants en ordonnant jeudi aux autorités locales d'effectuer des tests de radioactivité et en fixant des seuils légaux pour plusieurs types d'aliments. Les Japonais accordent une attention extrême à la qualité de leur alimentation et à l'hygiène en général.

Électricité pas encore rétablie

Ils ont continué à suivre samedi heure par heure la course contre la montre engagée à Fukushima par quelques dizaines d'électriciens, de pompiers et d'ingénieurs pour éviter que l'accident nucléaire le plus grave depuis Tchernobyl ne dégénère encore plus.

Leur priorité est le rétablissement de l'alimentation électrique pour les six réacteurs endommagés à partir de la ligne à haute tension tirée vendredi de l'extérieur de la centrale.

Mais les secours n'ont pas réussi à alimenter un premier réacteur dès samedi comme les autorités l'avaient prévu. «L'électricité n'a pas encore été rétablie car il faut faire plusieurs vérifications, des zones baignant dans l'eau de mer», sans provoquer de court- circuit, a expliqué un porte-parole de l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco), Fumiaki Hayakawa.

Les autorités espèrent que le réacteur 2 pourra être alimenté dimanche, avant de faire de même avec les cinq autres, dont les 3 et 4, les plus endommagés.

Les techniciens ont une énorme pression sur les épaules car le rétablissement de l'électricité est essentiel pour relancer les pompes qui fournissent de l'eau au système de refroidissement des réacteurs et remplissent les piscines où le combustible usé est entreposé. Leur assèchement menace de libérer d'importantes quantités de radioactivité dans l'environnement.

Le gouvernement mis en doute

En attendant, les autorités continuaient de refroidir les installations à l'aide de camions citernes équipés de canon à eau, qui devraient désormais opérer 24 heures sur 24, selon le ministre de la Défense Toshimi Kitazawa.

Les autorités nippones affirment que les niveaux de radiation ne sont pas dangereux au-delà d'une zone de 30 km autour de la centrale. Mais la défiance est forte parmi les habitants des régions alentour face aux informations jugées trop techniques et parcellaires données par le gouvernement.

Pour tenter de rassurer la population, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) va effectuer des mesures de radioactivité à Tokyo, distinctes de celles du gouvernement.

Le bilan humain du séisme et du raz de marée qui ont dévasté le nord-est du Japon le 11 mars s'est encore aggravé avec 7653 morts confirmés et 11'746 personnes toujours portées disparues. La situation humanitaire demeure en outre précaire pour les quelque 400'000 sinistrés, confrontés aux risques sanitaires ainsi qu'aux pénuries d'eau courante et d'électricité dans certains centres d'hébergement.

L'Agence de sûreté nucléaire japonaise a relevé de 4 à 5 le niveau de l'accident nucléaire de Fukushima sur l'échelle des événements nucléaires et radiologiques (INES), ce qui place la catastrophe au même niveau que Three Mile Island, aux Etats-Unis, en 1979. Tchernobyl, en 1986, avait atteint le niveau 7, le plus élevé.

Nouveau tremblement de terre

Nouvelle vidéo de la centrale

(ats/afp)

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