Une centaine de morts lundi

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SyrieUne centaine de morts lundi

Les violences en Syrie ont fait lundi une centaine de morts dont 55 civils tués par les forces de sécurité, en majorité dans la région de Homs.

Cinquante-cinq civils ont été tués dont 40 à Homs et dans sa région, 9 à Deraa (sud), 5 dans la banlieue de Damas et un à Idleb (nord-ouest), a indiqué l'OSDH. Par ailleurs, dix soldats dissidents, six membres des forces de sécurité et 25 soldats de l'armée régulière ont été tués, a-t-on précisé.

Les corps d'une famille de six personnes -le père, la mère et leurs quatre enfants- tués jeudi ont en outre été retrouvés à Karm al-Zeitoun près de Homs, a ajouté l'OSDH.

Les violences ont redoublé depuis plusieurs jours en Syrie alors que les chefs de la diplomatie des Etats-Unis et de plusieurs pays d'Europe doivent s'exprimer mardi devant le Conseil de sécurité de l'ONU pour soutenir le plan de paix arabe en Syrie malgré l'opposition russe.

Lutte contre le terrorisme

Lundi, le ministère syrien des Affaires étrangères a affirmé dans un communiqué que la Syrie «continuera à se défendre contre le terrorisme» et a accusé les Etats-Unis et les Occidents de vouloir semer «le chaos».

La répression a fait des milliers de morts depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad à la mi-mars.

Journée de colère

L'opposition a appelé à une journée de deuil et de colère mardi en Syrie après la mort de centaines de personnes dans l'escalade de la répression, à quelques heures d'une réunion d'un Conseil de sécurité de l'ONU divisé pour tenter de mettre fin au bain de sang.

Depuis vendredi, environ 300 personnes ont péri dans les violences dont des civils tués par les forces du régime et des militaires et déserteurs tués dans des affrontements armés qui font de plus en plus craindre que le pays ne sombre dans la guerre civile.

Le régime du président Bachar al-Assad, qui se targue de l'appui de son peuple pour venir à bout de la révolte populaire assimilée à du «terrorisme», a accentué la répression pour tenter d'étouffer rapidement la contestation, semblant mettre à profit l'appui russe et les divisions persistantes à l'ONU.

De l'aveu même des Affaires étrangères syriennes, «des coups durs ont été portés depuis trois jours aux groupes terroristes armés», le pouvoir restant déterminé à «se défendre contre le terrorisme et à faire échouer la politique des Etats-Unis et des Occidentaux semant le chaos».

La communauté internationale divisée

Malgré la machine de guerre du régime qui frappe sans répit depuis le début de la révolte le 15 mars, la communauté internationale ne parvient pas à s'entendre sur les moyens de sortir de la crise, les Occidentaux optant pour les sanctions et pressions et Moscou et Pékin pour la non-ingérence.

Les chefs de diplomatie des Etats-Unis et de pays d'Europe doivent s'exprimer plus tard dans la journée devant le Conseil de sécurité pour soutenir le plan de paix arabe.

La réunion doit commencer à 15H00 locales (20H00 GMT) par un exposé du chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, et du Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem Al Thani.

L'Américaine Hillary Clinton, le Français Alain Juppé et le Britannique William Hague vont ensuite réclamer que le Conseil sorte de dix mois d'inaction et adopte une résolution dénonçant la répression en Syrie -qui a fait des milliers de morts depuis la mi-mars- et appelant à une transition démocratique à Damas.

Leur projet reprend les grandes lignes du plan arabe qui prévoit la fin des violences et le transfert des pouvoirs du président à son vice-président avant l'ouverture de négociations avec l'opposition et la formation d'un gouvernement d'union.

Mais la Russie, allié traditionnel de Damas, a réaffirmé son opposition, jugeant ce texte «inacceptable» et prônant des négociations informelles entre régime et opposition.

Au Conseil de sécurité, «on va essayer» d'échapper au veto de Moscou, a dit M. Juppé en route pour New York. Selon des sources diplomatiques françaises, «les équilibres ont évolué au Conseil de sécurité» et «au moins dix pays» sur les 15 pourraient désormais être en faveur du projet. Aucun vote n'est prévu mardi sur le texte.

Enfin, un journaliste russe, Alexandre Rybine, disparu depuis mercredi en Syrie, est réapparu en Turquie.

(afp)

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