Sanctions contre la RussieEntre satisfaction et mise en garde
La Suisse doit maintenir sa ligne de neutralité sur les sanctions vis-à-vis de la Russie, estiment plusieurs experts. Mais l'un d'entre eux met en garde contre les mesures ciblées contre Moscou.
«Le fait que la Suisse ne reprenne pas les sanctions occidentales, même si elle veut éviter leur contournement, contribue à ce que la Russie continue à considérer l'OSCE sous présidence suisse comme bâtisseuse de ponts impartiale», a déclaré à l'ats Christian Nünlist, chercheur au Centre d'études de sécurité (CSS) de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ).
Un avis partagé par un connaisseur de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui dit ne pas avoir observé de conséquence négative pour la présidence suisse en raison de ce type de mesures.
«Il faut faire attention», nuance toutefois le spécialiste des questions de sécurité Alexandre Vautravers. La politique étrangère américaine vit «une période assez sombre» et les Etats-Unis sont assez peu sensibles actuellement aux organisations internationales, également selon lui. Or, les relations avec Moscou ont été au contraire «plutôt constructives».
Avec ses mesures visant à éviter le contournement des sanctions européennes par Moscou, la Suisse «marche sur un sentier sur mesure», dit encore le professeur de Relations internationales à l'Université Webster à Genève. Il appelle aussi à ne pas céder aux «intérêts à court terme», notamment les questions de popularité sur la scène de politique intérieure en Suisse.
Russe pas content
Le Département fédéral de la défense (DDPS), en accord avec celui des affaires étrangères (DFAE), a renoncé à inviter les forces aériennes russes au rassemblement prévu pour le centenaire de leurs homologues suisses.
Le président du Conseil national Ruedi Lustenberger (PDC/LU), lui, a renoncé à accueillir comme prévu son homologue russe Sergueï Narychkine, dans le cadre du bicentenaire des relations diplomatiques entre les deux pays. Un geste dû à «des pressions extérieures» et qui «n'honore pas les parlementaires suisses», a dit vendredi M. Narychkine.
Le président de la Douma figure sur la liste noire de l'Union européenne (UE) de personnalités interdites d'entrée dans les Etats membres de l'Union et dont les avoirs dans l'UE ont été gelés. (ats)