Poutine et Porochenko se sont serré la main

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Sommet sur l'UkrainePoutine et Porochenko se sont serré la main

Les présidents russe et ukrainien se sont brièvement serré la main mercredi à Minsk, à l'ouverture d'un sommet crucial dont l'objectif est d'obtenir la paix dans l'est de l'Ukraine, selon les images de la télévision russe.

14.04 Les autorités de la péninsule de Crimée annexée en mars 2014 par la Russie ont interdit mercredi l'assemblée des Tatars de Crimée, le Medjlis.
03.03 Les civils vivant dans les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk évoquent un «isolement physique, politique, social et économique», relève le Haut Commissaire aux droits de l'homme Zeid Raad Al Hussein dans son rapport publié ce jeudi à Genève.
20.02 Les Ukrainiens commémorent la répression du Maïdan, survenue il y a deux ans.
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14.04 Les autorités de la péninsule de Crimée annexée en mars 2014 par la Russie ont interdit mercredi l'assemblée des Tatars de Crimée, le Medjlis.

Reuters

Les dirigeants français, allemand, ukrainien et russe étaient réunis à Minsk mercredi soir pour tenter de s'entendre sur un plan de paix pour l'est de l'Ukraine. Ce sommet s'est tenu au soir de l'une des journées les plus sanglantes du conflit.

Au terme d'une semaine de marathon diplomatique, François Hollande et Angela Merkel se sont concertés dans l'avion de la chancelière allemande posé sur le tarmac de l'aéroport de Minsk avant de faire leur entrée dans le palais de l'Indépendance, où ils ont été accueillis par le président bélarusse Alexandre Loukachenko.

Les deux dirigeants ont entamé la soirée par une rencontre avec le président ukrainien Petro Porochenko. «Soit la situation prend la voie de la désescalade, d'un cessez-le-feu (...), soit elle échappe à tout contrôle», a déclaré ce dernier à son arrivée au palais de Minsk.

Le visage fermé, M. Porochenko a échangé une poignée de main très brève avec son homologue russe Vladimir Poutine, arrivé le dernier dans le bâtiment.

(Source: YouTube)

Espoir d'un accord

Dans le courant de la soirée, les dirigeants ont été rejoints par leurs ministres des Affaires étrangères. «Les discussions se déroulent maintenant dans un format élargi. Une déclaration est possible», a déclaré un porte-parole de la présidence bélarusse.

Un membre de la délégation ukrainienne avait auparavant évoqué la possibilité de la signature d'une déclaration commune soutenant l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine.

Un document séparé devrait également être préparé par le «groupe de contact» réunissant l'OSCE, l'Ukraine, la Russie et les séparatistes pro-russes pour confirmer la mise en oeuvre du protocole de Minsk, signé le 5 septembre et prévoyant un cessez-le-feu.

Une source diplomatique russe a de son côté évalué à 70% les chances qu'un accord soit trouvé à Minsk. «Les présidents ne se déplacent pas (à Minsk) sans raison», a-t-elle déclaré.

Prudence occidentale

A Paris et à Berlin, on s'est en revanche montré prudent quant à une issue positive d'une semaine d'efforts diplomatiques engagés jeudi dernier par François Hollande et Angela Merkel. Le porte-parole de la chancelière a évoqué «une lueur d'espoir» de résoudre la crise, mais rien de plus.

«Nous allons vers Minsk avec la ferme volonté d'aboutir, sans être sûrs de pouvoir le faire, et chacun devra être mis devant ses responsabilités», avait de son côté affirmé mardi M. Hollande.

Parmi les nombreuses questions en suspens figurent le statut des régions aux mains des séparatistes, dont le territoire s'est étendu de 500 km2 depuis les accords de Minsk, la garantie des frontières, le respect du cessez-le-feu et le retrait des armes lourdes des zones de combat.

Nouveaux combats

Sur le terrain, les violences continuent. Une cinquantaine de personnes, civils et soldats, ont ainsi été tuées mardi et mercredi, l'un des plus lourds bilans depuis le début du conflit il y a dix mois.

Un hôpital a notamment été touché par un obus mercredi soir dans le centre de Donetsk, bastion des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, ce qui a provoqué la mort d'un civil, ont annoncé les autorités séparatistes. Dans la matinée, au moins six civils avaient déjà péri dans cette ville lorsque des tirs d'artillerie ont touché un arrêt de bus et une usine métallurgique, selon les séparatistes.

De son côté, Kiev a annoncé que 19 de ses soldats avaient été tués et 78 blessés en une journée lors des assauts menés par les rebelles près de la ville stratégique de Debaltseve, entre Donetsk et Louhansk.

Loi martiale

L'Ukraine est prête à instaurer la loi martiale sur tout le territoire national en cas d'escalade du conflit, a averti Petro Porochenko, qui présentera les résultats des discussions jeudi à Bruxelles lors du Conseil des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne. En l'absence de progrès, un renforcement des sanctions contre la Russie est probable. (ats)

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