France«Il n'a montré aucun regret, il était absent»
Le chasseur suisse qui avait tué quatre ânes lors d'une partie de chasse en Savoie était jugé jeudi à Chambéry. Verdict le 28 juin.
Viendra, viendra pas? La présence à son procès du chasseur ayant tué quatre ânes en septembre 2017 n'était pas assurée. Habitant à Genève, il aurait pu ne pas se rendre devant le Tribunal correctionnel de Chambéry pour répondre du chef d'accusation de cruauté envers des animaux domestiques et ne pas avoir respecté les règles de la chasse qui exigent une identification avant tout tir. «S'il est venu, c'est parce qu'il assume ses responsabilités, assure Me Vanessa Vichi, son avocate. Mon client n'arrive pas pour autant à expliquer ce qui s'est passé.»
Devant la cour, le prévenu a affirmé à nouveau avoir tiré car il pensait qu'il s'agissait de biches. Il a surtout dit avoir été extrêmement fatigué après s'être disputé et séparé de son amie la nuit précédente. «J. nous sert une nouvelle version. Je ne le crois pas. Sa présence constitue une surprise, mais il n'a montré aucun regret. Il était absent», s'exclame Me Ariane Kabsch, conseil de propriétaire des ânes tués.
Le procès de la chasse
L'audience a conclu au rejet de la contravention pour violation des règles de la chasse, s'agissant de bêtes d'élevage. Pour ce qui est des actes de cruauté envers des animaux domestiques, le Ministère public requiert soit un mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve pendant trois ans avec interdiction de détenir une arme et de chasser; soit une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans avec suspension du permis de chasse et interdiction de le repasser pendant une période de cinq ans ainsi qu'une amende de 5000 euros. Le prévenu devra aussi indemniser les victimes.
«Un réquisitoire bien léger, affirme Me Ariane Kabsch. Ma cliente reste très choquée par le massacre de ses ânes. elle n'a pas pu reprendre son activité professionnelle depuis les faits. L'attitude de J. durant l'audience l'a déçue. Elle aurait souhaité a minima des excuses à peine balbutiées à la fin de l'audience.»
Du côté du prévenu, on parle plutôt d'un procès pour l'exemple: «C'est le procès de la chasse et des chasseurs!» conclut Me Vanessa Vichi. Elle précise que son client n'entend pas chasser à nouveau dans un avenir proche. Le verdict sera rendu le 28 juin.