Un «fake» envoie sa pizzeria tout droit en enfer

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Etats-UnisUn «fake» envoie sa pizzeria tout droit en enfer

Victime d'une fausse information qui a circulé sur internet pendant les derniers jours de l'élection présidentielle, le gérant d'un établissement se retrouve en plein cauchemar.

Depuis les derniers jours de l'élection présidentielle, James Alefantis vit un véritable cauchemar. Cet homme est le cofondateur de Comet Ping Pong, une pizzeria de quartier située à Washington, raconte 20minutes.fr. Il y a quelques semaines, le gérant a remarqué que le compte Instagram de son établissement était bien plus fréquenté que d'habitude. Par la suite, des messages menaçants, tels que «Je vais te tuer», ont commencé à affluer sur le réseau social, avant que ses comptes Facebook et Twitter ne croulent également sous les insultes.

Pourquoi tant de haine? Perturbé et intrigué par cette histoire, James Alefantis s'est mis à faire des recherches sur le Net. Son sang n'a fait qu'un tour lorsqu'il est tombé sur des articles rédigés par The New Nationalist et The Vigiliant Citizen. Sur ces sites, on pouvait lire que l'arrière-boutique de la pizzeria Comet Ping Pong avait servi de base arrière à un trafic d'enfants organisé par Hillary Clinton et son directeur de campagne. Une rumeur désastreuse, qui s'est propagée partout sur internet: sur Twitter, le hashtag #Pizzagate est allé jusqu'à apparaître cinq fois par minute.

«Nous subissons des attaques constantes»

Complètement dépassé par cette fausse information, James Alefantis fait ce qu'il peut pour essayer de sauver les meubles. Il a prévenu le FBI et demandé à Facebook, Twitter, YouTube et Reddit de retirer ces articles diffamatoires. Mais tel Don Quichotte, James a l'impression de se battre contre des moulins à vent. «Nous subissons depuis des attaques constantes», confie le pizzaïolo au «New York Times». Cette sombre histoire a fait d'autres victimes. Pour prouver l'existence de ce réseau pédophile, des sites ont utilisé des photos d'enfants piquées sur internet. Des parents ont été contraints de saisir la justice.

Une musicienne qui s'était produite au Comet Ping Pong a dû fermer son compte Twitter à cause d'insultes et de commentaires déplacés. Quand on lui demande s'il sait pourquoi sa pizzeria a été prise pour cible, James Alefantis ne peut que faire des suppositions. L'homme a vécu une relation avec David Brock, un journaliste influent qui était par le passé classé à l'extrême droite. Il est, depuis, devenu un fan inconditionnel de Hillary Clinton. Cette liaison a peut-être donné du grain à moudre à certains sites d'extrême droite. Quoiqu'il en soit, James Alefantis est aujourd'hui contraint de ramer pour sauver son commerce, ses employés, et protéger son entourage.

(joc)

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