Le braconnier pourrait aller en prison

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Loup tué aux GrisonsLe braconnier pourrait aller en prison

Un membre de la meute forte de dix loups, qui séjourne depuis un an et demi dans le massif du Calanda, a été retrouvé mort près de Tamins (GR). Les autorités grisonnes ont déposé plainte contre inconnu.

Les gardes-chasse ont découvert le cadavre du loup vendredi dernier.

Les gardes-chasse ont découvert le cadavre du loup vendredi dernier.

Un loup a été abattu de manière illégale dans les Grisons. Découvert mort près de Tamins (GR), l'animal tué était un membre de la meute forte de dix loups qui séjourne depuis un an et demi dans le massif du Calanda. Les autorités grisonnes ont déposé plainte contre inconnu.

Les gardes-chasse ont découvert le cadavre du loup vendredi dernier, indique mercredi le département cantonal de la construction, des transports et des forêts. Il s'agit d'un jeune mâle né sans doute l'an dernier au sein de la seule meute vivant actuellement en Suisse.

Selon les premières analyses, le loup est mort des suites d'une blessure par balle, rapportent les autorités. Une autopsie de son corps est en cours à l'Institut pathologique de l'Université de Berne.

Lente agonie

L'animal a été touché à une épaule et au cou par un tir latéral il y a une à deux semaines, précise à l'ats Hannes Jenny, de l'office cantonal de la chasse. Il a succombé à ses blessures après une longue agonie.

On ignore pour l'instant le lieu exact des faits. Seule certitude, ils se sont produits avant que la meute de loups ne s'approche du village de Tamins. Il n'existe donc a priori aucun lien entre l'arrivée de la meute et le coup de feu, ajoute M. Jenny.

Ministre surpris

«Cet abattage nous surprend totalement», confie le conseiller d'Etat Mario Cavigelli. La population grisonne est, certes, quelque peu préoccupée par la présence de la meute, sans toutefois exprimer de signe d'une grande inquiétude, selon lui.

«Informer intensément la population est notre principale priorité», affirme le ministre des infrastructures et des forêts. «Le loup n'est pas dangereux pour autant qu'on ne le nourrisse pas», a-t-il rappelé tout en réaffirmant sa confiance dans la gestion actuelle de la présence du loup sur la base des expériences positives faites jusqu'ici.

La situation dans le massif du Calanda, où vit la meute qui ne compte désormais plus que neuf loups, est en outre parfaitement «sous contrôle», assure Mario Cavigelli. Les gardes-chasse surveillent les loups et des mesures ont été prises pour protéger les troupeaux.

Braconnier à punir

Reste que l'abattage du jeune loup ne semble rien avoir d'un accident. Au vu de la munition utilisée, toute confusion peut être exclue, même dans le cadre de la chasse au renard, souligne le conseiller d'Etat démocrate-chrétien.

Son département a déposé plainte contre inconnu auprès du Ministère public afin que l'auteur du coup de feu fatal soit poursuivi par la justice. «Le braconnier ne s'en sortira pas avec une amende d'ordre: même une peine privative de liberté est envisageable», prévient Mario Cavigelli.

Les organisations de protection des animaux réclament en tous cas une sanction sévère. Le WWF et le Groupe Loup Suisse «condamnent dans les termes les plus catégoriques» l'abattage illégal du jeune loup. Ils rappellent que la cohabitation entre l'homme et l'animal fonctionne bien dans le massif du Calanda.

Meute sans problème

C'est également l'avis de Reinhard Schnidrig, chef de la section chasse de l'Office fédéral de l'environnement. La meute n'a commis presque aucun dégât et sa présence dans la région n'a pas empêché les chasseurs de tirer autant de gibier que d'habitude, constate-t-il.

Le «premier chasseur de Suisse» déplore cet abattage illégal et suppose un acte isolé d'un «incorrigible». Loin d'être une menace, la meute de loups pose même moins de problèmes que les animaux sauvages qui vivent seuls, observe M. Schnidrig.

La meute du Calanda a été repérée pour la première fois en août 2012 dans les Grisons. Venant du Valais, elle s'est alors installée dans le massif qui surplombe Coire, à la frontière entre les Grisons et le canton de St-Gall. Il s'agit de la première meute de loups observée en Suisse depuis le retour du canidé dans le pays.

Ce n'est que la seconde fois en Suisse qu'un loup est victime d'un inconnu de manière illégale depuis la réapparition de l'animal. En novembre 1998, un jeune loup a été retrouvé mort, criblé de balles, à Reckingen (VS), dans la vallée de Conches. (ats)

Une autre victime en France

Un loup a été tué dans la nuit de samedi à dimanche sur une autoroute du sud-est de la France, témoignant de la prolifération dans la région de cet animal sauvage strictement protégé.

L'animal, âgé de 3 ou 4 ans et pesant 29 kg, a été percuté par une automobile sur l'autoroute entre Hyères et Toulon.

«Ca prouve la nécessité de maîtriser la prolifération des loups dans le département, j'y travaille», a indiqué le préfet (représentant de l'Etat) pour le département du Var, Laurent Cayrel.

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