«Un acte d'une extrême violence, sans pitié»

Une vidéo publiée samedi dernier sur les réseaux sociaux et devenue virale mercredi provoque colère et indignation sur le web. Réalisées dans le quartier parisien des Halles, les images montrent un membre d'une association de défense des animaux s'en prendre violemment à un SDF. Aidé d'un acolyte, il lui arrache des mains sa petite chienne avant de prendre la fuite.

La brutalité de la vidéo a choqué de nombreux internautes, qui se mobilisent pour prendre la défense de ce sans-abri. Lancée mercredi soir sur le site Change.org, une pétition a déjà recueilli près de 50'000 signatures demandant l'ouverture d'une enquête sur «le fonctionnement de l'association Cause Animale Nord». «C'est un acte d'une extrême violence sans pitié de la part de cette association», a estimé une signataire.

Antony Blanchard, l'homme qui apparaît sur la vidéo en casquette blanche, est le président de cette association basée à Lille. «Metronews» lui a demandé des explications: «En marge d'une manifestation pour le droit des animaux (...), une dame est venue nous voir (ndlr: la femme blonde sur les images). Elle nous a dit qu'un Rom mendiant avait un chiot drogué avec lui. J'ai constaté de moi-même que le chien n'était pas dans son état normal».

L'homme a refusé de dire si le vétérinaire qui a examiné le chien en question a bel et bien trouvé des traces de stupéfiants dans le corps de l'animal. Mais il persiste et signe: «C'est un fait que les Roms droguent leurs animaux et les vendent sur le trottoir. Certains mangent des chats», affirme Antony Blanchard. Ce dernier ajoute qu'il n'est pas satisfait du montage de la vidéo, réalisée et publiée par un témoin. Il raconte qu'avant cette scène, son partenaire et lui ont essayé de discuter avec le SDF, qui était dans l'impossibilité de leur présenter les papiers de son chiot. «Puis il l'a pris contre lui, l'a serré dans ses bras et s'est roulé par terre», ajoute le président de Cause Animale Nord.

Le lendemain de son action, l'association a donné des nouvelles de l'animal, sur sa page Facebook. Elle a expliqué que la chienne avait bien dormi. Ce n'était plus la même puce, assurent les activistes. Le sort de l'animal, momentanément proposé à l'adoption avant que l'annonce ne soit retirée, reste en suspens: «Il y aura des poursuites judiciaires, je reçois de nombreuses menaces de mort depuis aujourd'hui. Quant à ce monsieur mendiant, nous allons examiner sa situation de plus près», assure Antony Blanchard.