LausanneIl viole, vole, frappe et disparaît
Un Nigérian de 41 ans, accusé d'extorsion qualifiée, séquestration et contrainte sexuelle, est introuvable. L'autre prévenu, mineur au moment des faits, a déjà été jugé et condamné.

C'est dans ces toilettes publiques qu'un jeune homme de 26 ans a vécu des moments cauchemardesques en avril 2011.
«La nuit passée, les faits sont encore remontés dans ma tête. Mais je suis presque soulagé qu'il ne soit pas venu au Tribunal. Je pense que ma souffrance serait encore plus grande si je le voyais.» Steve*, un ouvrier agricole de 26 ans, a raconté à «20 minutes» sa soirée cauchemardesque du 17 avril 2011 à Lausanne. A la fermeture du bar où il se trouvait – dont la clientèle est essentiellement homosexuelle –, il s'est fait entraîner par deux individus dans des toilettes publiques.
Compte vidé, dents cassées
Selon l'acte d'accusation dressé par le Ministère public, quand le jeune homme a refusé de se déshabiller, il a été cogné à la tête. Alors qu'un des malfaiteurs – un Roumain âgé de 17 ans au moment des faits – forçait Steve à se pencher en avant en lui tenant la nuque, l'autre – un Nigérian né en 1971 et au bénéfice d'un permis C – l'a sodomisé. La victime sera par la suite contrainte de donner le code de sa carte de crédit. L'Africain va effectuer deux retraits de 1000 fr. avant de faire croire à son acolyte que le code était faux. Le Roumain se met alors en colère et assène un coup de poing à Steve qui se retrouve avec deux dents cassées et le nez ensanglanté.
Avant de quitter les lieux, les deux agresseurs somment le jeune homme pétrifié par la peur de rester enfermé pendant une demi-heure. Autrement, menacent-ils, il se ferait «casser la gueule».
Douze jours de préventive
C'est grâce aux images de vidéosurveillance du bar que les deux prévenus ont été identifiés et retrouvés. Le plus jeune d'entre eux a été jugé, condamné et renvoyé dans son pays. Quant au second, il était absent, mardi, au Tribunal d'arrondissement de Lausanne. «Je ne l'ai pas vu depuis plus de huit mois», a soupiré son avocat. «C'est surprenant qu'il n'ait fait que douze jours de préventive», s'est étonné le président. «Je comprends pourquoi Lausanne est la ville la plus dangereuse de Suisse», a-t-il ensuite commenté avec dépit avant d'ajourner l'audience.
Steve, lui, n'oubliera jamais «les nuits d'angoisse et d'insomnie et le traitement préventif contre le VIH». Son avocate envisage de réclamer 20'000 fr. pour tort moral.
* Prénom d'emprunt