Etats-UnisNoire, vraiment? Balancée par ses propres parents
Impliquée dans la défense des droits civiques et prof d'études africaines à l'uni, une trentenaire a menti pendant des années sur ses réelles origines.
Une jeune femme de 37 ans s'est fait dénoncer par ses propres parents, après des années de mensonge. Rachel Dolezal, présidente du NAACP (association nationale pour la promotion des gens de couleur) pour la ville de Spokane (Washington), s'est fait passer pour une femme noire pendant près de dix ans. Jeudi, son père et sa mère ont craché le morceau: leur fille, qui est également professeur d'études africaines à l'Eastern Washington University, est tout ce qu'il y a de plus blanche.
En guise de preuve, Ruthanne Dolezal a fourni à la chaîne locale KREM une photo de sa fille plus jeune, où elle apparaît avec des taches de rousseur et de longs cheveux blonds et fins. «C'est très triste que Rachel n'ait pas été elle-même. Son efficacité pour défendre la cause de la communauté afro-américaine aurait été encore plus grande», regrette sa mère.
Elle raconte ses combats de femme noire sur le web
Selon Ruthanne, sa fille a commencé à se déguiser «en 2006 ou 2007». On ignore pour quelles raisons les parents de Rachel ont décidé de dire la vérité jeudi. Le «Daily Mail» rappelle qu'il y a quelque temps, la trentenaire avait expliqué qu'elle n'avait plus le moindre contact avec son père et sa mère et qu'ils avaient été violents avec elle.
Active sur les réseaux sociaux, Rachel, qui donnait notamment un cours à l'université intitulé «La lutte de la femme noire», postait régulièrement des commentaires où elle se plaignait de sa condition de femme de couleur dans une région très blanche des Etats-Unis. Dans une autre publication où elle apparaît avec les cheveux crêpus, la jeune femme a écrit: «J'entame ma 36e année avec un look naturel.» Selon Buzzfeed, Rachel faisait souvent référence à «ses fils noirs» sur internet. Or, le seul membre de sa famille étant réellement de couleur est son frère, un Afro-Américain adopté par ses parents dans les années 1990.
Enquête ouverte
Interrogée sur ses origines par le porte-parole de son Université, Rachel a répondu: «Cette question n'est pas aussi simple qu'elle en a l'air... il y a beaucoup de complexités... et je ne pense pas que tout le monde comprendrait. Nous venons tous du continent africain.» Spokane a ouvert une enquête afin de déterminer si Rachel a violé le code éthique de la ville. Un ex-président de la la NCAAP pour Spokane a assuré que le fait d'être une personne de couleur n'était pas obligatoire pour accéder à ce poste. Il a ajouté que la moitié des membres de l'association étaient des Blancs.