Sa mère: «Je l'ai reconnu grâce au nez»

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Etudiant supplicié au CaireSa mère: «Je l'ai reconnu grâce au nez»

La mère de l'étudiant italien Giuliano Regeni torturé à mort au Caire et dont le corps a été retrouvé le 3 février, a affirmé mardi qu'elle n'avait reconnu que «le bout du nez» de son fils en identifiant son corps.

«Quand je suis entrée dans la morgue, ici à Rome, j'ai dit c'est lui, c'est Giulio car je l'ai reconnu grâce à la pointe de son nez. Pour tout le reste ce n'était pas lui», a dit devant la presse Paola Regeni, mère de Giulio, 28 ans, disparu le 25 janvier au Caire et dont le corps mutilé a été retrouvé le 3 février.

«Je ne vous dis pas ce qu'ils lui ont fait, sur son visage j'ai vu tout le mal de ce monde», a ajouté Mme Regeni. «Peut-être que nous n'avons pas vu un cas de torture comme celui de Giulio depuis l'époque du nazi-fascisme en Italie», a ajouté Mme Regeni. Elle s'exprimait devant la presse avec son mari, leur avocate et le sénateur Luigi Manconi, président de la Commission des droits de l'Homme de la chambre haute italienne.

L'affaire Regeni empoisonne les relations entre l'Italie et l'Egypte. Rome ne cesse de réclamer la vérité. «Nous nous arrêterons seulement face à la vérité (...) L'Italie ne se satisfera pas d'une vérité commode», a prévenu samedi le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, demandant aux enquêteurs égyptiens de poursuivre leur enquête.

Les services de sécurité impliqués?

La presse italienne et les milieux diplomatiques occidentaux en Egypte soupçonnent des membres des services de sécurité d'avoir enlevé et torturé à mort Giulio Regeni, ce que le gouvernement égyptien nie. La police égyptienne a affirmé jeudi avoir identifié les meurtriers de Regeni, deux mois après sa disparition, indiquant avoir tué les quatre membres d'un gang criminel chez qui elle a retrouvé son passeport et ses effets personnels.

Les Italiens ont démonté cette thèse mardi, soulignant que le compte en banque de Giulio Regeni n'avait pas été touché depuis son enlèvement, signe que le crime n'était pas d'origine crapuleuse. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait promis le 16 mars de faire «toute la lumière» et de «traduire en justice et punir les criminels», dans une interview au quotidien Repubblica. (afp)

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