FranceUne rixe communautaire réduit un camp en cendres
Un camp proche de Dunkerque a été détruit par les flammes, probablement suite à une rixe entre Afghans et Irakiens.

Le camp de Grande-Synthe, dans le nord de la France, qui comptait 1500 personnes, a été détruit au moins à 50% selon un bilan provisoire. Les personnes qui y habitaient ont é'te accueillis dans des gymnases voisins. (Image - mardi 11 avril 2017)
AFP«Le camp est détruit dans une très large mesure. On peut évaluer à 70% les installations ravagées par le feu», a déclaré à Reuters le Préfet du département, Michel Lalande.
Plusieurs dizaines de pompiers étaient sur place mardi matin à Grande-Synthe pour sécuriser le site où 200 des 300 cabanes sont parties en fumée et vérifier qu'il n'y a pas de victimes, ce qui était le cas mardi matin, selon les secouristes.
Environ 500 migrants ont été hébergés dans 3 gymnases de la ville de Grande-Synthe, selon la mairie. Les autorités locales sont à la recherche de solution pour reloger tout le monde.
Le sinistre a fait une dizaine de blessés au moins, ont précisé les pompiers locaux. Le site ne pourra pas être reconstruit, selon les autorités sur place.
Irakiens et Afghans
«Il a dû y avoir des mises à feu volontaires en plusieurs endroits différents, ce n'est pas possible autrement. Il semble que ce soit lié à des rixes entre Irakiens et Afghans», a déclaré le directeur de cabinet de la commune de Grande-Synthe.
Plusieurs témoignages tendent à prouver que la discorde serait venue de l'augmentation du nombre d'Afghans, arrivés à partir du démantèlement fin octobre 2016 de la «Jungle» de Calais, ce grand bidonville installé dans la ville voisine.
Les camps de Calais et de Grande-Synthe étaient depuis des années un véritable cul-de-sac pour les migrants désireux de franchir la Manche pour aller s'installer au Royaume-Uni.
Heurts à l'arme blanche
Lundi, des heurts à l'arme blanche entre migrants avaient éclaté vers 18 heures, faisant cinq blessés et entraînant l'intervention des CRS. Les échauffourées se sont poursuivies à l?extérieur du camp. Un migrant, renversé par un véhicule sur l?autoroute A16, est dans un état grave.
Le calme est revenu vers 20 heures mais les heurts entre migrants ont repris une heure plus tard, accompagnés des premières flammes. Le feu s?est très rapidement propagé entre les chalets en bois, très proches les uns des autres.
Le camp est géré par la ville, MSF et par des bénévoles d?associations humanitaires. Il était composé d?environ 300 chalets en bois, dortoirs, blocs sanitaires, et réfectoires, disposés le long de l?autoroute A16 à la sortie de Dunkerque. Le 23 janvier 2017, un exercice incendie important a eu lieu au camp, preuve de l?inquiétude des pompiers. (nxp/ats)