«On l'a regardé, et puis on a sauté dans le clitoris»

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Genève«On l'a regardé, et puis on a sauté dans le clitoris»

La 12ème Nuit de la science se déroule jusqu'à dimanche 20h entre la Perle du lac et le Campus Biotech. Tous les âges sont bienvenus à ce rendez-vous festif.

par
Lucie Fehlbaum
"C'est parti, mon cli-cli" est accompagné d'une installation artistique qui reprend le modèle d'un clitoris selon les plus récentes images IRM. Il est ici monumental et doublé d'un château gonflable.
Petits et grands peuvent sauter dans le clitoris gonflable, livré du Valais.
Le stand "C'est parti mon cli-cli" présente aussi des modèles taille réelle de clitoris, réalisés au Bioscope de l'Université de Genève selon les dernières images IRM en date.
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"C'est parti, mon cli-cli" est accompagné d'une installation artistique qui reprend le modèle d'un clitoris selon les plus récentes images IRM. Il est ici monumental et doublé d'un château gonflable.

Philippe Wagneur/MHNG

Samedi soir, du côté de la Perle du Lac, les lumières des bateaux illuminaient le Léman tandis que bondissait un clitoris géant. Quiconque souhaitait s'adonner à la broderie numérique ou lire dans les nuages était au bon endroit.

Cette 12ème édition de la Nuit de la science, qui se prolonge jusqu'à 20h dimanche, a attiré les curieux. Disséminés au travers du splendide parc de la Perle du lac, au pied du Musée d'histoire des sciences, qui organise l'événement, une quarantaine de stands ont proposé une approche différente de la recherche. Des maths, de la physique ou de la bio: tout a été pensé pour intriguer, et pour être compris. Cette année, le Campus Biotech- institut de recherche en biotechnologie d'ordinaire totalement fermé- a ouvert ses portes aux visiteurs pour une immersion dans le cerveau humain.

Toutes les branches intéressent

«Les animations plaisent selon les compétences de ceux qui animent le stand, indifféremment de la discipline. La Nuit de la science est une nuit de belles rencontres», souligne Gilles Hernot, coordinateur du festival et médiateur culturel. Environ 500 scientifiques ont imaginé les activités, pour 20 0u 30'000 visiteurs sur les deux jours, «même s'il est difficile de compter les passants dans un parc ouvert». Le Campus Biotech accueille, lui, 1'300 personnes à la fois.

«Il se murmure que c'est un des plus beaux rendez-vous scientifique d'Europe, glisse Pascal Moeschler, responsable communication. Il met en lumière un monde d'une richesse incroyable, celui de la recherche, qui est souvent limité aux laboratoires et qu'on ne voit pas. Genève est un carrefour de la science, cela fait partie de son ADN.» Le Musée d'histoire des sciences (MHS) abrite ainsi les collections des grands scientifiques genevois. Mais cette nuit est aussi «une nuit pour les gens qui n'ont pas Bac + 18, sourit Isaline Stahl, responsable d'institution au MHS et coordinatrice de la Nuit. Le contact humain est privilégié, le dialogue direct entre scientifiques et public, sans intermédiaire. C'est aussi un laboratoire pour les chercheurs, ils apprennent à raconter leur science. A mettre des mots simples sur des notions parfois complexes. »

"C'est parti mon cli-cli"

Le clitoris monumental doublé d'un château gonflable érigé dans la Perle du lac a fait parler de lui. Il brise un tabou, celui de la représentation réaliste et scientifique de cet organe, souvent absent des planches d'anatomie. "Entre les filles et les garçons, nous avons un même organe qui s'exprime différemment. Les normes sociales n'ont donc pas de base organique", révèle Isaline Stahl, coordinatrice de la Nuit de la science. Si la sculpture attire l'attention, "c'est plus qu'un outil de communication, précise Gilles Hernot, coordinateur. Cela témoigne du savoir du 21ème siècle. C'est aussi de l'art." Le Bioscope de l'Université de Genève a réalisé des modèles 3D taille réelle du clitoris, basés sur les dernières images IRM en date.

Le "cli-cli" gonflable de la Nuit "permet des discussions extrêmement intéressante. Le regard change", se réjouit Isaline Stahl. Rencontré sur place, un groupe de jeunes gens a profité de la partie gonflable. Mais pas que. "On a bu quelques bières donc c'était sympa. Mais on l'a bien regardé, puis on a sauté dans le clitoris. C'est vrai qu'on ne voit jamais la version scientifique de cette partie du corps."

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