«Pas des antispécistes, juste des délinquants»

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Genève«Pas des antispécistes, juste des délinquants»

Serge Belime, patron de la boucherie du Molard, fustige ceux qui l'ont caillassée cette nuit. Il sollicite une protection de l'Etat.

par
Jérôme Faas
Les vitrines de la boucherie du Molard ont subi plusieurs impacts de pierres.

Les vitrines de la boucherie du Molard ont subi plusieurs impacts de pierres.

20 minutes / jef

«Les antispécistes, je les respecte, ce sont des gens qui ont des convictions. Mais là, pour moi, ce ne sont pas des antispécistes, seulement des délinquants», considère Serge Belime, le directeur de la boucherie du Molard. Les vitrines de son commerce ont été caillassées cette nuit pour la seconde fois en un mois. L'homme est dépité par l'attitude de ses insaisissables adversaires. «Je leur ai offert de les rencontrer, de discuter. Il n'y a pas de réponse. C'est les cailloux.» Il est d'autant plus interloqué que sa boucherie, explique-t-il, est «particulièrement respectueuse des animaux. On ne travaille qu'avec des gens qui ouvrent leurs portes à la SPA.» Il affirme d'ailleurs que plusieurs personnes opposées à la consommation de viande lui ont apporté son soutien. «Beaucoup de gens sont venus me voir, même des végétariens, des véganes et des antispécistes. Tous m'ont dit: ce vandalisme, c'est n'importe quoi.»

Interdit de filmer le domaine public

Serge Belime explique être démuni pour assurer la protection de son arcade. «A un moment, j'ai pensé à mettre des caméras. Mais c'est interdit de filmer vers l'extérieur (ndlr : autrement dit, le domaine public). J'attends donc que l'Etat assure notre sécurité, la mienne et celle de mes confrères, soit avec ses propres caméras, soit avec des moyens humains.»

Déjà 15'000 francs de dégâts

Pour l'instant, la boucherie du Molard a été remboursée. «En avril, la facture se montait à 15'000 francs. Les assurances n'ont pas fait de problème. Pour cette deuxième fois, ça va sans doute grogner. Mais s'il y a une troisième ou une quatrième fois ? Ils vont dire ça suffit, rompre le contrat ou monter la prime. A mon sens, c'est là que cela devient un problème de sécurité publique. Ce n'est pas à moi de mettre un boucher avec des couteaux devant la porte, sinon c'est le Far West. Je ne veux pas répondre à l'agressivité par de l'agressivité.»

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