«Stoppons la machine à expulsions!»

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Genève«Stoppons la machine à expulsions!»

Plus de 600 manifestants ont défilé ce samedi pour réclamer que cessent les renvois de réfugiés et affirmer qu'ils sont les bienvenus.

Jérôme Faas
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Jérôme Faas

«Stoppons la machine à expulsions.» Plus de 600 personnes ont défilé derrière cette banderole dans les rues de Genève, en ce samedi baptisé «Journée nationale pour le droit de rester». Leur principal message tenait en deux phrases: les réfugiés sont les bienvenus; et stop aux renvois Dublin, ces accords du même nom qui prévoient qu'un requérant d'asile est automatiquement frappé d'une décision de non-entrée en matière s'il a été enregistré précédemment dans un autre pays.

Cette politique-là, les manifestants n'en veulent plus. Fait remarquable, alors que d'ordinaire ce genre de cortège est colonisé par les partis politiques, leurs drapeaux et leurs élus, cette fois, Monsieur et Madame Tout-le-monde sont majoritaires. Des vieux, des jeunes, des familles battent le pavé. Des migrants, également. Et le défilé s'attire globalement la sympathie des passants, dont certains fredonnent les slogans des manifestants en les regardant passer.

«Et si l'on remettait l'humain au centre des préoccupations?», propose une pancarte. Pablo Cruchon, de SolidaritéS, en début d'après-midi, avait évoqué au micro «les millions de gens qui fuient la misère et la guerre et n'ont nulle part où aller, les milliers qui trouvent la mort en Méditerranée, les familles déchirées ici à Genève à cause de politiques inhumaines». Une référence, notamment, au récent renvoi d'Amanuel, Erythréen expulsé en Italie alors que sa femme enceinte et ses filles vivent à Genève.

«Nous pouvons faire autre chose, offrir une autre société où les humains sont bienvenus», plaide le militant, alors que Massimo Usel, de Solidarité Tattes, égrène les chiffres: «en 2015, en Suisse, 7915 décisions de non entrée en matière Dublin ont été rendues, réglant ainsi le sort d'un tiers des migrants arrivés. Alors que ces personnes ont chacune une histoire, qu'il faudrait écouter.»

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