Le volontariat pour lutter contre les pics de pollution

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GenèveLe volontariat pour lutter contre les pics de pollution

Les autorités genevoises misent sur la circulation alternée volontaire lors d'épisodes de smog.

Les conducteurs sont invités à se responsabiliser.

Les conducteurs sont invités à se responsabiliser.

Keystone/Salvatore di Nolfi

«Un petit effort», c'est ce que demande aux conducteurs le conseiller d'Etat genevois Luc Barthassat. Le chef du Département de l'environnement, des transports et de l'agriculture du canton de Genève (DETA) a présenté mardi une disposition inédite pour lutter contre la pollution de l'air: la circulation alternée volontaire. Il s'agit de recommander aux automobilistes de renoncer à utiliser leur véhicule un jour sur deux (les plaques paires circulant les jours pairs). Cette mesure s'appliquera lors de pics mesurés à l'échelle romande (une concentration de 75 microgrammes de particules fines par m3 en hiver, 180 microgrammes d'ozone par m3 en été). Une situation qui ne survient que durant deux à trois jours par an.

Billets TPG réduits

Le dispositif devrait permettre de réduire considérablement la pollution, ont indiqué les autorités. Le trafic routier représente 30% des nuisances dans l'air du canton, a rappelé Philippe Royer, directeur du Service de l'air, du bruit et des rayonnements non ionisants (SABRA). Une réduction des tarifs des TPG (billet à 2 francs) est prévue en complément, tout comme la diffusion d'un avis à la population publié dans les médias.

Mesure «insuffisante»

«Il faut reconnaître à Luc Barthassat un certain volontarisme, mais cette mesure manque de courage politique, réagit Thomas Wenger, président de l'Association Transports et Environnement. Pourquoi ne pas essayer le paiement des impôts sur une base volontaire? Le parallèle peut être fait: peu de gens paieraient leurs taxes, tout comme peu d'entre eux renonceraient à leur voiture. Cela ne peut fonctionner.» Pour le député Vert François Lefort, l'initiative «part d'une bonne intention, mais c'est insuffisant»: «Il faut développer davantage les transports publics, les pistes cyclables et le covoiturage», préconise-t-il. «Responsabiliser plutôt que d'interdire, même partiellement, pourrait être une bonne voie, indique de son côté Yves Gerber, responsable de la communication du Touring Club Suisse (TCS). Ceci dit, pour les questions environnementales, les mesures limitées dans le temps et dans l'espace ne produisent pas de grands effets à long terme.»

Portes ouvertes

Une journée portes ouvertes est prévue mercredi à la station de mesure urbaine de la rue Necker, à proximité de la gare Cornavin. De 13h à 15h, des spécialistes du SABRA répondront aux questions du public.

(leo)

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