Erwin Sperisen libéré en attente de son procès

Actualisé

GenèveErwin Sperisen libéré en attente de son procès

La justice genevoise a suivi l'injonction du Tribunal fédéral. L'ex-chef de la police du Guatemala sera assigné à résidence.

Jérôme Faas
par
Jérôme Faas
Linda Sperisen, la mère d'Erwin Sperisen, affiche sa joie sur les marches du palais de justice avec Me Florian Baier, l'un des deux avocats de son fils. A ce moment-là, la décision de la Cour n'est pas encore tombée, mais elle sait que la libération est imminente.

Linda Sperisen, la mère d'Erwin Sperisen, affiche sa joie sur les marches du palais de justice avec Me Florian Baier, l'un des deux avocats de son fils. A ce moment-là, la décision de la Cour n'est pas encore tombée, mais elle sait que la libération est imminente.

Keystone/Martial Trezzini

Erwin Sperisen sera libre lundi matin à 10 heures. La Chambre pénale d'appel et de révision l'a décidé ce vendredi, donnant ainsi suite à l'injonction du Tribunal fédéral. L'ex-chef de la police guatémaltèque attendra donc dans l'appartement familial son nouveau procès, fixé en novembre, après cinq ans d'enfermement.

Risque de fuite «très important»

La présidente a néanmoins prononcé diverses mesures de substitution à l'encontre de celui que la justice genevoise avait condamné à vie pour dix exécutions extrajudiciaires du temps où il dirigeait la police du petit état d'Amérique centrale. Jugeant le risque de fuite «très important», puisque le prévenu continue à risquer «une peine très lourde, voire la prison à vie», Erwin Sperisen a été assigné à résidence.

Bracelet électronique

Cette mesure a été assouplie: il pourra sortir de chez lui de 9h30 à 11h et de 14h30 à 16h30. Un bracelet électronique lui sera par ailleurs posé, et il devra se présenter au poste de police des Pâquis trois fois par semaine. La Cour a enfin renoncé à lui imposer le versement d'une caution, admettant son état de dénuement.

Ses avocats, Mes Giorgio Campa et Florian Baier, n'ont pas caché leur satisfaction, accueillant notamment très positivement le fait que leur client ait obtenu le droit de régulièrement sortir de son futur appartement.

Sur le fond, les deux hommes de loi et le premier procureur Yves Bertossa ont campé sur leurs positions. Les premiers n'ont pas manqué de rappeler que le Tribunal fédéral avait cassé fin juin le jugement genevois rendu en 2015 en soulignant «son caractère arbitraire». Le magistrat, pour sa part, a répété que les juges fédéraux avaient indiqué que «les soupçons pesant sur Erwin Sperisen continuent à parler en faveur d'une culpabilité».

Ton opinion