GenèveDaniel Zappelli, victime d'un Parquet glissant
Le procureur général se dit victime de la nouvelle organisation judiciaire, entrée en vigueur début 2011.

Le patron du ministère public genevois est en fonction depuis 2002.
La nouvelle flottait dans l'air depuis un mois. Elle s'est concrétisée hier, en surprenant tout le monde. Le procureur général genevois, Daniel Zappelli, démissionne avec effet au 31 mars 2012.
Manque de conduite du Parquet
«Ma décision est motivée par la volonté de lever tout blocage dans la mise en œuvre de la réforme judiciaire», fait-il savoir par communiqué. Car la nouvelle organisation du Ministère public, entrée en vigueur il y a moins d'un an, a révélé «le manque de conduite» du chef du Parquet.
Raison pour laquelle ses quatre lieutenants ont quitté le navire début octobre. Alors qu'il s'y était engagé, le patron du Parquet n'a pas réussi à les remplacer. Pire: selon nos informations, personne n'était plus désireux de travailler avec lui. Une fronde s'était même organisée pour le faire partir.
Poussé à partir par son propre camp
A l'extérieur du Ministère public aussi, Daniel Zappelli a été lâché, et notamment par son propre parti, le PLR. «Il a certainement dû être poussé vers la sortie après les élections fédérales», estiment Yvan Rochat, des Verts, et René Longet, du parti socialiste. La direction du PLR réfute l'argument, mais des sources internes confirment l'information.
«Les libéraux-radicaux de la commission des finances ont même balayé mercredi une demande du procureur pour 94 postes supplémentaires», révèle Eric Stauffer, du MCG.
Peut-être la gifle de trop pour Daniel Zappelli, qui devrait cependant rester au Parquet. A 47 ans, il se dit qu'il pourrait reprendre une simple place de juge à la Cour de justice.
Le peuple n'élira pas le prochain procureur général
La démission dun procureur général est une première à Genève. Cest au Grand Conseil quil revient de désigner son successeur jusquaux prochaines élections en 2014. Cette nomination aura lieu le 15 décembre. A gauche, un nom circule: celui du vice-procureur, Yves Bertossa (PS). A droite, cest le député PLR Olivier Jornot. Le MCG Mauro Poggia ne se présentera que sil obtient le soutien dautres partis. Des juges de la Cour de justice pourraient aussi briguer le poste, comme le PDC Christian Coquoz ou le PLR Louis Peila.