CEVATunnel de Champel percé après trois ans d'efforts
Il aura fallu trois ans pour creuser cette galerie, longue de 1630 mètres, de la ligne reliant Cornavin à Annemasse.
A Genève, le dernier tunnel du CEVA, celui de Champel, est percé. Les dix kilomètres du tracé souterrain de la ligne ferroviaire reliant Cornavin à Annemasse (F) sont désormais excavés. Le 80% du chantier genevois du RER transfrontalier est réalisé.
Le percement symbolique du tunnel de Champel a eu lieu à 900 mètres de l'entrée côté Arve, en présence des autorités genevoises, des entreprises, des représentants de l'Office fédéral des transports et des CFF ainsi que des médias. Long de 1630 mètres, ce tunnel a été creusé pendant trois ans depuis ses deux extrémités, à une profondeur comprise entre 10 et 30 mètres.
Jeudi à 11h00, c'est à un contremaître qui a foré des tunnels pendant 40 ans, et qui prend sa retraite vendredi, qu'est revenu l'honneur de percer la paroi. Les manoeuvres de l'engin de chantier, situé de l'autre côté du mur, étaient retransmises sur des écrans. Dans un bruit assourdissant, un trou a été réalisé et progressivement agrandi.
Une pelleteuse mécanique est ensuite entrée en scène pour déblayer les gravats. Une quinzaine de minutes après le premier coup contre la paroi, des ouvriers ont franchi le passage sous les applaudissements, brandissant des statues de Sainte-Barbe, patronne des tunneliers. La foule, équipée de gilets de sécurité orange et de casques de chantier, immortalisait l'événement sur des téléphones.
Risque de retard
Avec le percement du tunnel de Champel, les risques géologiques sont désormais écartés, et les travaux les plus bruyants sont terminés, a souligné Antoine Da Trindade, directeur du projet CEVA. Il a fallu excaver 177'500 m3 de matériaux. La construction a nécessité 87'000 m3 de béton et 4150 tonnes d'acier, a détaillé le conseiller d'Etat Luc Barthassat, en charge des transports.
Le premier coup de pioche de ce tunnel n'avait été donné qu'en 2013, en raison d'oppositions. En outre, la nature du terrain avait obligé à opter pour un rythme de creusement plus lent qu'escompté. Et les travaux avaient été suspendus pendant onze semaines fin 2014 pour sécuriser le chantier. Un ouvrier avait été gravement blessé par la chute d'un bloc qui s'était détaché de la voûte.
Initialement prévue pour 2017, la mise en service complète du RER Léman Express a été repoussée à décembre 2019. Mais de nouvelles oppositions, dans le cadre de la mise à l'enquête des mesures de protection contre les vibrations et le bruit, menacent ce délai. «Nous mettrons tout en oeuvre pour le respecter», a déclaré Philippe Gauderon, chef infrastructure aux CFF. (nxp/ats)