Argent facile par le trafic de clopes détaxées

Actualisé

Ferney (F)Argent facile par le trafic de clopes détaxées

Des lycéens revendent des cigarettes achetées à petit prix dans des Duty Free genevois. Les autorités restent impuissantes.

par
Raphaël Leroy
L'établissement accueille 2'300 élèves.

L'établissement accueille 2'300 élèves.

«J'ai des amis dont les parents sont diplomates. Je leur achète 4-5 cartouches et après on les revend à petit prix devant le lycée. Ça nous permet de faire des sous.» S'exprimant sur France 3 mardi, cet étudiant du lycée-collège international de Ferney-Voltaire, à la frontière genevoise, est loin d'être le seul de son établissement à s'adonner à un trafic de clopes.

Bénéfice de trois euros par paquet

Le principe est simple: les jeunes au bénéfice d'une carte diplomatique se rendent au Duty Free Shop de l'avenue de France, près de l'ONU à Genève, achètent plusieurs cartouches de cigarettes à 2 euros le paquet, passent la frontière et les revendent au lycée à 5 euros pièce contre 6,20 euros dans le commerce.

Un bénéfice non négligeable pour les jeunes filous. «Je n'ai pourtant pas l'impression de faire quelque chose d'illicite», lâche une étudiante.

Répression difficile

Dans les faits, le département fédéral des Affaires étrangères autorise chaque ayant droit à acheter jusqu'à 7000 cigarettes par trimestre, ce qui revient à 4 paquets par jour. Il interdit en revanche de les revendre. Mais face à ce «microtrafic», les autorités sont empruntées.

«S'il n'y a pas de délit, on ne peut pas intervenir», reconnaît le porte-parole de la police genevoise, Jean-Philippe Brandt. «La seule solution paraît être la sensibilisation», confirme le sous-préfet de l'arrondissement de Gex, Olivier Laurens-Bernard, cité par le «Dauphiné».

Le maire se mobilise

Inquiet, le maire de Ferney, François Meylan, a proposé à 26 communes du Pays de Gex de voter une motion alertant les autorités genevoises et les organisations internationales.

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