Genève«Ce Noctambus a sauvé notre soirée!»
La nouvelle ligne du bus nocturne qui dessert les grands clubs de la ville est encore peu prisée des fêtards. Reportage.

Les passagers sont plus ou moins nombreux, selon les nuits.
Samedi 17 janvier, 1h30, arrêt Ecole-de-Médecine. Début de la nouvelle ligne de Noctambus NC, qui fait la tournée des hauts lieux genevois de la fête. Seul un jeune homme monte. Il s'affale au fond du véhicule. Cinq minutes plus tard, il dort profondément. Le bus passe près du Chat Noir, du Motel Campo, du Bypass, du Palladium... presque à vide. Ce n'est qu'à la gare Cornavin, vers 2h, qu'environ 25 personnes s'y installent. La plupart rentrent chez eux, à Vernier, Satigny ou Russin. Les places assises sont presque toutes occupées. L'ambiance est calme. Plusieurs jeunes somnolent, écouteurs aux oreilles. Un groupe d'amis discute, une bière à la main. «Nous allons à la Halle W, franchement c'est trop bien d'avoir ce bus», lance l'un d'eux. Tous habitent au centre-ville. «Je suis souvent à vélo mais, avec la pluie ce soir, il aurait fallu prendre le taxi. Ce Noctambus a sauvé notre soirée!» sourit le jeune homme, avant de descendre à l'arrêt De-Sauvage.
Sur le trajet du retour, le bus est à nouveau quasi vide. Au centre-ville, quelques âmes esseulées et perdues arrêtent le bus, plus par hasard que par connaissance de la ligne: «Vous allez où?» demandent les fêtards les uns après les autres. «Normalement il y a un peu plus de monde, indique le chauffeur, qui roule sur cette ligne depuis sa mise en place, le 19 décembre. Deux fois, des dizaines de fêtards qui sortaient du MàD ont pris le bus pour rejoindre le centre-ville. C'était plein à craquer! Mais aujourd'hui la boîte est fermée.»
«En plus on est en pleine période d'examens, il pleut, il y a quand même moins de gens qui sortent», ajoute la modératrice. Son rôle? Renseigner les passagers, calmer les esprits échauffés, intervenir si un conflit devait avoir lieu. La jeune femme affirme que, de manière générale, il y a peu de problèmes d'agressivité: «J'ai dû appeler une fois la police en quatre ans. Certaines lignes sont plus problématiques que d'autres, comme la NE qui va à Gex.»
«Le bus passe trop tôt»
Vers 4h, une étudiante de la Head monte pour rentrer chez elle, au Lignon. «Je suis restée travailler à l'école jusqu'à maintenant car nous avons des examens importants dans quelques jours», explique-t-elle. Hors période d'examens, la jeune fille sort souvent au Motel Campo: «Pour y aller, c'est super de prendre cette nouvelle ligne. Avant il n'y avait rien, on devait prendre les vélos. Mais pour le retour, elle passe trop tôt, les gens préfèrent attendre le premier bus.»
En effet, personne à l'arrêt du Motel Campo et du Bypass à 3h56. Et seulement une poignée de fêtards à la sortie du Blue Night (Meyrin), du Moa et de la Halle W (Vernier). Il est près de 5h. Soit l'existence du nouveau Noctambus n'est pas arrivée aux oreilles des clubbers, soit cette option ne les intéresse pas. Ou alors, la nuit est définitivement calme...
Après un mois de mise en service, il est trop tôt pour dire si la ligne NC fonctionne bien, si les bons choix ont été faits en ce qui concerne le parcours et les horaires. «Nous n'avons pas encore de clientèle régulière, dit Sékou Cissé, directeur adjoint des Noctambus. Il y a parfois davantage de monde sur le premier tour, et parfois c'est l'inverse. Le bouche-à-oreille prend petit à petit.» Si des changements doivent être opérés, rien ne sera fait avant le mois de mai.