GenèveAider les humanitaires à s'orienter en peu de clics
Une ONG a présenté aux étudiants son projet de cartographie participative, prisée des travailleurs sur le terrain.
Venir au secours de populations touchées par un conflit nécessite une bonne connaissance des lieux.
Keystone/APContribuer à l'aide humanitaire, sans verser de dons ni se déplacer? C'est possible avec la cartographie participative. Une ONG basée à Chambéry (F), CartONG, présentait mercredi à UniMail son «Wikipédia des cartes», en partenariat avec le Mouvement des étudiants en géographie (MEG). Le défi majeur de l'organisation: élargir leur cercle et toucher les jeunes. Un deuxième évènement est prévu à la prochaine rentrée universitaire.
Lucien Rappaz, président du MEG, a été surpris par la simplicité de la chose. «Nous avons failli refuser de participer, la géographie à l'uni de Genève étant plus sociale que technique. Avant de réaliser qu'il suffit de savoir se servir d'un ordinateur.» Là où les conflits bouleversent les zones urbaines, comme en Afrique, les cartes sont vite obsolètes. «Les bénévoles sur place ont besoin de données claires, notamment sur la population et les infrastructures, pour pouvoir travailler efficacement, explique Martin Noblecourt, de CartONG. Le site OpenStreetMaps fonctionne comme Wikipédia, tout le monde peut ajouter une information depuis chez lui (encadré)».
Avec trois millions de contributeurs répartis sur toute la planète depuis son lancement en 2006, CartONG travaille avec plusieurs ONG, de Médecins sans frontière à la Croix-Rouge (CICR). «Cette communauté, vivante, nous fournit d'importantes données pour les projets d'eau et d'habitat, révèle Yann Rebois, cartographe au CICR. Nous travaillons en ce moment à Goma, au Congo. Les contributeurs ont répertorié 50 000 bâtiments en plus en à peine deux semaines.»
Une plateforme très simple à utiliser
Collaborer à OpenStreetMaps revient à saisir dans une carte des données fournies par les volontaires sur le terrain. CartONG fait le lien entre eux et les contributeurs. Ceux-ci fonctionnent comme des «secrétaires». Ils s'inscrivent sur le site openstreetmap.org, qui offre une imagerie satellite du monde. Une fois la zone choisie, le but est d'y tracer routes, bâtiments et infrastructures (réseau d'eau, hôpitaux, etc.). Les cartes sont ensuite transmises aux ONG.