Une régie offre 20 000 fr. pour résilier le bail à loyer
GENEVE. L'Asloca
dénonce une pratique
qu'elle juge contraire
aux dispositions du droit
du bail en Suisse.
«Début janvier ou février, nous avons effectivement proposé 20 000 fr. à plusieurs locataires de notre immeuble au No 3 de la rue Richard-Wagner, reconnaît le régisseur Pierre Zimmermann. Mais cette indemnité ne devait servir qu'à encourager les départs volontaires en vue de loger un proche de la famille du propriétaire. Il y réside aujourd'hui», se défend le patron de la régie. «D'ailleurs, ajoute-t-il, un seul locataire a accepté notre offre. Il avait besoin d'un trois-pièces que nous lui avons loué.»
«C'est scandaleux», dénonce d'emblée Me Carlo Sommaruga, le secrétaire général de l'Asloca romande. «A ce stade, nous répertorions toute pratique abusive signalée dans les agglomérations romandes. Nous verrons ainsi s'il s'agit d'un cas isolé ou d'une pratique qui vise à s'étendre. Quoi qu'il en soit, les dispositions du droit du bail ne permettent pas d'acheter une résiliation. Pour nous, il s'agit d'un mode de pression, donc d'un acte de contrainte qui tombe sous le coup du Code pénal suisse», conclut le défenseur des locataires.
«Je ne sais pas si c'est légal ou non. Mais ce n'est pas une pratique que nos associations recommandent», clarifie de son côté Enrique Ortiz. L'ancien président de la société des régisseurs et actuel administrateur de la régie du Rhône précise au passage que la régie Zimmermann ne fait pas partie de l'association des régisseurs genevois.
Giancarlo Mariani