«Dois-je changer les vitres de mon auto à la douane?»

La douloureuse reste en travers de la gorge de ce frontalier. Il a reçu une amende de 200 fr. après un contrôle sur l'autoroute entre Gland et Rolle cet été: les vitres latérales avant de son véhicule immatriculé en France étaient teintées. Ce que la Suisse interdit. «Mais en Haute-Savoie, ma voiture est homologuée. Alors que dois-je faire? Changer les vitres à chaque fois que je passe la douane?!», ironise l'automobiliste.

Sur le principe, la réglementation qui s'applique est celle du pays où l'on roule, pas celle où le véhicule est immatriculé. Par mesure de sécurité, la transparence des vitres latérales doit être totale à l'avant et d'au moins 70% à l'arrière, selon l'ordonnance fédérale concernant les exigences techniques requises pour les véhicules routiers (OETV). «Dans certains pays, on peut ajouter un filtre. Cet aspect est en train d'être précisé en France», indique, à Paris, le Ministère de l'intérieur.

L'enchevêtrement de règles européennes et nationales est compliqué, avouent les acteurs de la sécurité routière. «Les différences notables entre législations suisses et françaises ne nous facilitent pas la tâche», confirme la police genevoise. Face au cas du conducteur frontalier, cette dernière aurait fait preuve de plus de mesure et ne l'aurait sans doute pas verbalisé, assure aussi une de nos sources. Les agents vaudois sont-ils donc trop procéduriers? «C'est une question de sécurité, réagit Pierre-Olivier Gaudard, répondant presse de la police cantonale. On applique la loi et on ne peut pas ignorer des infractions lors d'un contrôle général de circulation qui a notamment pour but de vérifier les aspects techniques des véhicules.»

Cela n'empêche pas l'automobiliste sanctionné de vouloir faire opposition à son amende. Mais «ses chances sont minces si les vitres sont effectivement trop foncées et compromettent la visibilité du conducteur», note le Touring Club Suisse.