Le fisc menace les pompiers volontaires

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GenèveLe fisc menace les pompiers volontaires

Les sapeurs non professionnels craignent que l'impôt ne les pénalise. Le Grand Conseil s'emmêle les pinceaux.

par
Jérôme Faas
Genève compte quelque 1600 sapeurs-pompiers volontaires.

Genève compte quelque 1600 sapeurs-pompiers volontaires.

Jusqu'à récemment, c'était simple. Il n'y avait pas de loi, juste une pratique. Genève, comme dix-sept autres cantons, n'imposait pas la solde de ses 1600 combattants du feu volontaires. Puis Berne a légiféré. Depuis janvier, les défraiements au-delà de 5000 fr. sont taxés. Libre aux cantons de fixer un plafond supérieur.

«Reconnaître l'engagement»

Les sapeurs y tiennent. Ils redoutent que l'obligation de déclarer ces dédommagements (35 fr. de l'heure en moyenne en Suisse, 14 à Genève) en prive quelques-uns de logement social ou de subsides. «Une petit­e somme peut faire changer de catégorie, note John Schmalz, patron de la Fédération genevoise des corps de pompiers. Pour l'impôt cantonal, une limite à 9000 fr. permettrait d'épargner 98% des volontaires. Ce serait une juste reconnaissance de leur engagement.»

«275 heures à se faire tirer du lit»

A Martigny, le capitaine Marc Colombara observe ainsi qu'en moyenne, ses hommes touchent 8000 fr. par an, «pour 275 heures à se faire tirer du lit la nuit, à quitter son travail, sa famille, ses amis!» Pour ne pas décourager les bonnes volontés, Vaud a élevé son plafond à 9000 fr., le Valais à 8000 fr.

La boulette des députés

Le Parlement genevois, lui, s'est fourvoyé. Sa commission fiscale a cru que le projet gouvernemental visait à obtenir de nouvelles recettes. Elle a refusé l'entrée en matière, soumettant de facto les sapeurs au taux national. Réalisant leur erreur la semaine passée, les députés ont repris l'étude du dossier. «Le Canton doit mieux valoriser le volontariat», a déclaré jeudi l'élu PLR Pierre Conne.

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