Un ami de Salah Abdeslam dans la fourgonnette belge

Les investigations menées suite aux attentats de Paris du 13 novembre touchent maintenant Genève. Le Département de la sécurité (DSE) indique avoir reçu mercredi après-midi de la Confédération le signalement de plusieurs personnes suspectes. Elles pourraient se trouver à Genève ou dans la région genevoise. Plus précisément, les forces de l'ordre genevoises ont reçu mercredi soir les photos de quatre suspects.

Selon la «Tribune de Genève», ce sont les services de renseignements américains qui auraient transmis ces informations à la Confédération. Les quatre hommes sont présentés comme des sympathisants de l'Etat islamique dans une note de la police genevoise. Cette note, que la «Tribune» a consultée, fait également état de trois villes particulièrement menacées en ce moment: Genève, Toronto au Canada et Chicago aux Etats-Unis.

Parallèlement à ces investigations, la police genevoise est actuellement à la recherche d'un véhicule utilitaire immatriculé en Belgique. Il a été aperçu à au moins deux reprises dans le centre-ville entre mardi soir et mercredi matin. Plusieurs sources ont confirmé à «20 minutes» les localisations successives de ce véhicule. Il aurait notamment été aperçu dans le quartier de Plainpalais durant la nuit de mardi à mercredi, puis dans un parking près de Rive mercredi matin.

Selon lematin.ch, c'est la conjonction du signalement des quatre individus suspects avec l'observation de l'utilitaire immatriculé en Belgique qui aurait particulièrement inquiété les forces de l'ordre. «On reçoit pas mal de ce genre d'alerte, de signalements, mais ceux-ci ont été corroborés par des choses que l'on a constaté sur le terrain», a expliqué à «20 minutes» une source sécuritaire.

D'après letemps.ch, l'un des deux occupants de cette fourgonnette serait un ami de Salah Abdeslam, l'un des auteurs des attentats de Paris, en fuite. Ces deux individus avaient été signalés par les Français en raison de forts soupçons de radicalisation. Le véhicule serait parvenu à quitter la Suisse.

Selon tdg.ch, des membres de la communauté israélite de Genève ont été mis en garde mercredi par les autorités. Il leur a été demandé de mettre à l'abri les fidèles s'ils repéraient le véhicule aux abords d'un site religieux et d'appeler le 117.

Des recherches sont en cours «en étroite collaboration avec les services nationaux et internationaux afin de pouvoir localiser et interpeller ces individus», indique le DSE, dont la porte-parole Emmanuelle Lo Verso fait état d'une «menace précise». Le niveau de vigilance a été relevé dans le canton. Des forces de police supplémentaires sont ainsi déployées à Genève, précisent les autorités.

Selon un connaisseur du dossier sécuritaire, cela fait plusieurs jours que les forces de l'ordre genevoises sont sous pression. Elles reçoivent un nombre très important de signalements, du fait de l'explosion du travail de renseignement en France. «A Genève, les craintes viennent aussi du fait qu'en France, il devient beaucoup plus difficile de faire quelque choses, tout est blindé.» Au bout du lac, riche en cibles symboliques, ce serait nettement moins le cas. «La villa de l'ambassadeur de France, à Pregny-Chambésy, était notamment très mal protégée jusqu'à présent.» Selon «le Temps», la résidence a été placée sous protection.

Selon l'AFP, qui cite un vétéran des gardes de l'ONU, les quatre hommes recherchés sont bien liés au Groupe Etat islamique. Le Palais des nations fait ce jeudi l'objet d'une surveillance renforcée avec de nombreux gardes armés de fusils automatiques. Toujours selon le garde de l'ONU, l'alerte a été lancée mercredi soir à 20 heures. Le bâtiment a alors été évacué puis fouillé. (jef/jcu/ats/afp)