Drame familial à Genève«Elle était souriante, comme d'habitude»
Un quinquagénaire a abattu sa femme avant de tenter de se suicider, mardi soir à Chêne-Bougeries (GE). Les voisins sont sous le choc.
Une victime que tout le monde décrit joyeuse, élégante et qui avait toujours la pêche. C'est tout un immeuble qui était sous le choc, ce mercredi matin. Un homme de 54 ans a tué sa femme de 48 ans par balle, mardi soir, avant de vraisemblablement retourner son arme contre lui. Il est dans un état critique et son pronostic vital est «fortement engagé», indique le Ministère public genevois. Le drame s'est déroulé aux environs de 20h20, au numéro 6 du chemin de la Montagne, à Chêne-Bougeries (GE).
Incompréhension totale
Ce couple de Portugais, qui vivait dans l'immeuble depuis une quinzaine d'années, était très apprécié de tous. L'épouse, qui travaillait dans un pressing, était bien connue de ses voisins. «Elle était tellement gentille. On pouvait passer des heures à discuter avec elle, explique une habitante du rez-de-chaussée. Ces derniers temps, elle parlait de ses prochaines vacances au Portugal.»
Lucas a croisé la victime vers 16h. «Elle promenait son chien, on est montés ensemble dans l'ascenseur. Elle était souriante, comme d'habitude», rapporte le jeune homme. Personne ne peut comprendre le geste de son mari, maçon de profession. «Il ne semblait pas avoir de problème. Mais on ne sait pas ce qu'il se passe en privé», estime un habitant. L'homme a été évacué dans une civière, par la fenêtre.
Fils traumatisé
Rares sont ceux qui ont entendu quelque chose mardi soir. Certains font état de cris peu avant le drame. Séverine, au 3e, dit que «deux boums» ont retenti, «mais je n'ai pas pensé à des coups de feu sur le moment». C'est l'important déploiement de police qui a alerté la plupart des voisins. «Tout était bouclé et les voitures des gendarmes n'en finissaient pas d'arriver. C'était impressionnant», rapporte Arlette, du 1er étage. «On se serait cru dans un film», ajoute une autre habitante.
C'est le fils du couple, âgé d'une vingtaine d'années, qui a appelé la police. Il vivait avec ses parents mais s'est retrouvé bloqué derrière leur porte. «Quand il a appris, il a pété les plombs, poursuit Arlette, très bouleversée. C'était horrible à entendre. Il hurlait «Non pas maman!» et a cassé une vitre à l'entrée de l'immeuble.» La police a dû le menotter pour le protéger de lui-même. «C'est terrible, je pense à ce pauvre gamin, qui a l'âge de mon fils...», témoigne, en pleurs, une habitante des étages supérieurs. Le couple avait aussi une fille d'une trentaine d'années, mère d'un petit garçon.