GenèveTraversée du lac: l'étude à 6 millions déjà chahutée
Plusieurs associations songent à lancer un référendum pour empêcher le lancement d'une étude portant notamment sur la question du péage.
«Un référendum, ce serait aussi l'occasion de poser à la population la question d'un péage: en veut-elle?», avance Lisa Mazzone, présidente de l'association transport et environnement (ATE). Les associations pour une mobilité durable, ainsi qu'elles se définissent, soit l'ATE, actif-trafiC et ProVélo, s'opposent vivement à la façon de procéder du Conseil d'Etat en matière de traversée du lac. Ce mardi, elles ont exprimé leurs craintes quant au crédit d'études de 6,3 millions déposé le 27 juillet par le gouvernement. Cette somme, que doit encore voter le Grand Conseil, doit notamment permettre de trancher quant à la faisabilité d'un péage, interdit en Suisse sauf dérogation.
Les associations n'ont pas encore décidé si elles allaient lancer un référendum, mais s'émeuvent du saucissonnage des études d'avant-projet, dont le total doit atteindre 24,6 millions. «A notre sens, le Conseil d'Etat cherche à dissuader le lancement d'un référendum, juge Lisa Mazzone. Si on le fait, on risque ne nous répondre: ce n'est que 6 millions...»
Tarifs TPG et pistes cyclables
Or, ce chiffre n'est pas si ridicule, plaident les opposants. «La hausse des tarifs TPG réclamée par le Conseil d'Etat devait rapporter 8 millions, rappelle Thibaut Schneeberger, co-secrétaire d'actif-trafiC. Celle-ci refusée par le peuple, on nous a expliqué qu'il n'y avait pas assez d'argent pour maintenir le niveau de prestations. 6 millions, c'est donc un an de prestations TPG maintenues à bon niveau.»
Mario Rodriguez, du bureau de ProVélo, dresse un autre parallèle. «Il a fallu six ans pour que l'initiative 144 pour la mobilité douce, acceptée par le peuple, débouche sur un crédit au Grand Conseil de 8 millions pour les pistes cyclables. Et là, en un an à peine après la votation sur la traversée du lac, on arrive à débloquer des crédits. Il y a deux poids, deux mesures.»
Foncer dans le mur ou arrêter les frais
Les associations sont par ailleurs convaincues que cet argent est jeté par les fenêtres, persuadées que ni le péage, ni les partenariats public-privé n'aboutiront, et que la traversée du lac ne verra jamais le jour. C'est aussi cette certitude qui les fait se questionner sur l'opportunité d'un référendum. «On peut avoir deux attitudes: les laisser foncer dans le mur tout seuls, ou dire: arrêtons tout de suite les frais», résume Thibaut Schneeberger.