L'Usine sanctionnée par les élus de droite en Ville

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GenèveL'Usine sanctionnée par les élus de droite en Ville

Le Conseil municipal gèle la subvention du centre alternatif. Il exige aussi le remboursement des dégâts causés lors du défilé de soutien à l'Usine.

Des noctambules devant l'entrée de l'Usine, ultime bastion genevois de la culture alternative.

Des noctambules devant l'entrée de l'Usine, ultime bastion genevois de la culture alternative.

L'Usine a fait les frais des débordements survenus le week-end dernier en marge de la manifestation contre le Conseil d'Etat. Ce mercredi soir, malgré l'opposition de la gauche, le Conseil municipal de la Ville de Genève a sanctionné le centre autogéré.

La majorité de droite a réclamé le blocage de toute subvention tant que ce haut lieu de la culture alternative n'aura pas répondu aux exigences du Canton. Le Département de la sécurité et de l'économie (DSE) requiert depuis des mois une autorisation pour chacune des cinq buvettes de l'Usine. Mais cette dernière estime ne devoir obtenir qu'une seule autorisation - globale - pour une structure unique qui accueille plusieurs associations. C'est le modèle en vigueur depuis 25 ans. Ce conflit latent a abouti le week-end passé à une manifestation nocturne non autorisée, au cours de laquelle des déprédations (tags, graffitis) ont été commises.

Le Conseil municipal de la Ville a aussi demandé que les coûts des dégâts causés soient remboursés par l'Usine: ils seraient ponctionnés sur la subvention obtenue dans le cas où elle se conformerait finalement aux exigences de l'Etat.

Crainte d'une fermeture

Le Collectif pour une vie nocturne riche, vivante et diversifiée se dit inquiet, «étant donné les risques de fermeture de l'Usine». Il estime que Genève est déjà aujourd'hui en manque d'offre nocturne. «Les autorités ont principalement tendance à recourir à la régulation répressive et à la mise sous pression. Nous considérons qu'une telle action politique (...) a comme conséquence de mettre à mal un cadre pourtant approprié à la culture de la nuit.»

Le conseiller administratif de la Ville en charge de la culture, Sami Kanaan, a annoncé mercredi soir que l'Etat avait fait une nouvelle proposition à l'Usine. Mais le socialiste n'a pas donné le détail de cette offre.

De son côté, le conseiller d'Etat Pierre Maudet, à la tête du DSE, assure dans la Tribune de Genève qu'il n'a pas l'intention de fermer l'Usine.

(dra)

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