Le CEVA a été freiné trois mois après un accident

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GenèveLe CEVA a été freiné trois mois après un accident

Un ouvrier a été grièvement blessé dans le tunnel de Champel en décembre. La sécurisation des lieux a pris onze semaines. Le chantier a repris mardi.

Jérôme Faas
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Jérôme Faas
L'accident a eu lieu le 10 décembre 2014 dans le tunnel de Champel.

L'accident a eu lieu le 10 décembre 2014 dans le tunnel de Champel.

Personne n'en avait parlé jusqu'à ce mercredi matin. Le chantier du CEVA a été interrompu durant onze semaines dans le tunnel de Champel, soit entre le 10 décembre et le 17 mars. Un accident explique ce coup de frein, dont fait état le bulletin d'information trimestriel du CEVA. Le 10 décembre au soir, donc, peu avant la pose d'une structure métallique destinée à soutenir la voûte de l'ouvrage, un ouvrier a été grièvement blessé par un bloc qui s'est détaché du plafond. Il a été transporté d'urgence à l'hôpital et est aujourd'hui hors de danger.

Cet accident a provoqué la fermeture du chantier du tunnel de Champel, plus exactement de sa creuse, afin que soient mises en œuvre des mesures de sécurisation. Des améliorations ont été apportées. Celles-ci ont permis aux travaux de reprendre mardi. Seule la portion de Champel a fait l'objet d'aménagements, les autres tronçons n'ont pas subi d'impact.

Géologie pas en cause

Chargée de communication du projet CEVA, Caroline Monod précise que l'accident n'est pas lié à la géologie des lieux. «Celle-ci est conforme à ce que l'on attendait.» La méthodologie des travaux, en revanche, a été modifiée. «Mais il ne sera pas nécessaire de dupliquer ailleurs ces mesures de renforcement de la sécurité. Les portions du tracé sont indépendantes les unes des autres, sont confiées à des consortiums différents, qui appliquent des méthodologies de travail différentes.»

Caroline Monod indique par ailleurs que les onze semaines d'interruption n'ont pas toutes été consacrées à la solidification physique des lieux. «Elles ont aussi été utilisées pour analyser l'accident et ses causes, puis pour se mettre d'accord avec l'entreprise quant aux mesures à prendre.» Contactée, l'entreprise Marti SA renvoie à la direction du projet CEVA pour toutes les questions liées à la communication.

Par ailleurs, si celle-ci a tardé, se serait par souci de fiabilité, explique Caroline Monod. «Des arrêts de chantier surviennent fréquemment. Il s'est avéré que celui a duré un peu plus longtemps que les autres. Il nous semblait important de connaître la date du redémarrage avant nous exprimer.» Il semble par ailleurs que des divergences entre l'Etat et les CFF serait survenues à ce sujet.

Surcoût pas chiffré avant la fin 2015

Il est probable que cet événement influencera les coûts et délais finaux. Ses conséquences seront plus précisément connues à la fin de l'année 2015, indique le bulletin d'information dont les responsables sont l'Etat de Genève et les CFF. «Un arrêt de onze semaines n'est pas neutre, mais ne débouche pas forcément sur onze semaines de retard à la fin des travaux, complète la chargée de communication. Et les coûts dépendent des délais. » Les maîtres d'œuvres du projet, soit l'Etat et les CFF, tablent toujours sur un coût total de 1,56 milliard, avec un risque, soit une marge d'erreur, de 206 millions.

Trois mesures de sécurité

A la suite de l'accident dont a été victime l'ouvrier qui travaillait à l'aplomb du front d'attaque des Eaux-Vives, trois mesures principales d'amélioration de la sécurité ont été prises. D'une part, le temps de présence des ouvriers au front d'attaque a été diminué en modifiant les processus de construction. D'autre part, le nombre de contrôles intervenant à la fin de chaque étape constructive, notamment ceux portant sur la qualité du béton, a été augmenté. Enfin, il a été décidé de doubler la structure en béton d'un treillis en acier afin de limiter au maximum le risque de chutes de pierres.

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