GenèveLes anti-OMC restent sous haute surveillance
Les opposants ont planté une tente face au CICG, transformé en véritable forteresse. La police reste vigilante.
«Je vous demande de ne porter ni masque ni cagoule. La police perçoit cela comme une provocation». Les organisateurs de la manifestation anti-OMC ont planté leur tente lundi devant le Centre international de conférence de Genève (CICG) avec la volonté de poursuivre leur action. Leur sit-in a d'ailleurs été suivi d'un défilé d'une cinquantaine de personnes malgré l'interpellation de deux jeunes en début d'après-midi. Ceux-ci tournaient autour d'un CICG transformé en bunker lorsque la police les a menottés et emmenés pour un contrôle d'identité. Le cortège est ensuite parti, dans le calme, pour une visite guidée de trois banques privées afin de dénoncer «la finance criminelle».
La manifestation a été encadrée par de nombreux policiers. Ces derniers, critiqués pour avoir laisser faire les casseurs samedi, restent sur le qui-vive. «Le seul vrai problème de ce type de manif est l'imbrication entre gentils et méchants, explique Christian Cudré-Mauroux, commandant de la gendarmerie. Samedi, je me suis refusé à engager des gaz et canon à eau dans une foule compacte qui aurait pu céder à la panique».
Pour l'officier, «cette manif était un tournant, les organisateurs devront désormais coopérer réellement et complètement avec nous. Il s'agit de préserver les droits fondamentaux des citoyens: manifester et garantir la sécurité de la population. Mais il ne faut plus laisser partir un cortège infiltré de Black Blocks, accepter et faciliter l'action de la police pour les en extraire».