Meurtre de CointrinLa victime: un homme généreux et excessif
Les témoins se sont succédé jeudi lors du procès de quatre personnes accusées d'être impliquées dans l'exécution par balles d'un homme en 2008 à Cointrin. La victime a été décrite comme un homme généreux avec un côté excessif.
Il avait réussi dans la vie et portait des signes extérieurs de cette réussite, se rappelle un ami de la victime qui a aussi insisté sur la générosité de son copain et confident. Les deux amis avaient partagé un déjeuner la veille du drame.
C'est à cette occasion, que la victime, qui vivait une relation amoureuse compliquée, lui a fait part de sa détermination à passer à autre chose. Selon lui, ce n'était pas le cas de sa compagne. «Il n'y avait rien de définitif de son côté», affirme-t-il.
Cette femme est jugée pour assassinat. Elle comparaît depuis lundi aux côtés d'un homme qui aurait agi comme tueur à gage. La mère de la prévenue, ainsi qu'un marchand de chevaux qui aurait mis en contact les deux femmes avec le présumé tueur à gage, sont aussi sur le banc des accusés. Ces personnes doivent répondre d'instigation à assassinat.
Des SMS et des lettres
L'ami auditionné jeudi devant le Tribunal criminel a chargé la principale accusée en revenant sur son attitude froide et détachée deux semaines après le drame. Face à son intérêt pour l'héritage du défunt, l'ami lui a dit de laisser les biens à la famille.
Une ex-compagne de la victime était aussi appelée à répondre aux questions des avocats. Il était très généreux, possessif et jaloux et «avait mal vécu nos deux séparations», a raconté cette femme au caractère bien trempé. Elle évoque du harcèlement par SMS, lettres et coups de téléphone, mais jamais de menaces de mort.
Dépendance
Elle décrit aussi un homme tendre et romantique. Il avait un côté excessif, concède-t-elle au sujet de son ex qui lui avait avoué son addiction à la cocaïne. Cette dépendance, dont elle n'avait pas soupçonné l'existence, avait mis a mal sa confiance. «Il a ensuite tout fait pour me reconquérir», explique l'ex-compagne qui a finalement tourné la page.
Ces témoignages visaient notamment à contrer une des thèses de la défense qui estime que la mère et la fille en sont arrivées au meurtre à cause d'un climat de peur instauré par la victime. Pour le Ministère public et la partie plaignante, la compagne l'aurait fait tuer pour s'emparer de son héritage. Le procès se poursuit vendredi. (ats)