La gauche, et juste elle, défile pour les réfugiés

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GenèveLa gauche, et juste elle, défile pour les réfugiés

Quelque 700 personnes, militants de longue date, syndicalistes et élus principalement, ont demandé ce samedi l'ouverture des frontières.

par
Jérôme Faas
Les militants se sont réunis ce samedi sur la place Neuve pour exiger que la Suisse accueille plus de réfugiés.

Les militants se sont réunis ce samedi sur la place Neuve pour exiger que la Suisse accueille plus de réfugiés.

«Ouvrons les frontières, protégeons les migrants.» C'est derrière ce slogan qu'a manifesté le noyau dur de la gauche du bout du lac ce samedi après-midi. Les élus socialistes, Verts et d'Ensemble à gauche, les syndicalistes, les militants de toujours, les antifas, le collectif No Bunkers, la Coordination asile: tous étaient là. Mais de visages inconnus, de quidams portés par un subit élan de solidarité, de Genevois anonymes touchés par la problématique des migrants, il n'y avait guère.

Réfugiés, No Bunkers, spécisme: mobilisation similaire

Ce sont donc environ 700 personnes, en cette «Journée d'action internationale Europe says welcome», qui ont rallié les bâtiments du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en partant de la place Neuve. A titre de comparaison, le 20 juin, la manifestation de soutien aux requérants d'asile qui occupaient le Grütli avait mobilisé un peu plus de 500 personnes. Et ce furent 500 individus également qui, le 22 août, défilaient contre le spécisme, autrement dit en faveur des droits des animaux.

Ce samedi, les manifestants ont exigé que la Suisse réintroduise la possibilité de demander l'asile dans une ambassade, la fin de la détention administrative et l'arrêt des renvois dits «Dublin» - c'est-à-dire issus des accords du même nom, stipulant que les états signataires peuvent renvoyer les migrants vers le premier pays européen dans lequel ils ont été enregistrés.

«Seuil d'humanité sous lequel on ne peut descendre»

«Il y a un seuil d'humanité sous lequel on ne peut pas descendre faute de devenir un animal, a affirmé Alessandro Pelizzari, secrétaire syndical chez Unia. L'asile est un droit et l'accueil des réfugiés un devoir. Il n'y a aucune raison que la Suisse n'en accueille pas au moins autant que ses voisins.» Pour Jean Batou, de SolidaritéS, les causes de ce dramatique exode «sont à discerner dans le système dans lequel nous vivons, qui creuse les inégalités, suscite les violences et la guerre. Nous devons multiplier les manifestations, combattre la détention administrative, exiger le droit au travail.»

«L'asile accordé 210'000 fois depuis 1970»

Alors que le système de Dublin semble en passe de s'effondrer, et que l'Europe envisage de répartir entre les pays les réfugiés selon un système de quotas, Aldo Brina, de la Coordination asile, a estimé que «la Suisse doit assumer sa part en matière de quotas. Le Conseil d'Etat ne peut plus se contenter de quelques bâtiments désaffectés pour héberger les migrants. Nous exigeons une planification.» Et de rappeler que «depuis 1970, l'asile a été octroyé à plus de 210'000 personnes en Suisse, sans qu'elle ne se porte moins bien, bien au contraire.»

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