Davantage de pauses pour oublier l'absence de soleil

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GenèveDavantage de pauses pour oublier l'absence de soleil

Manor devra offrir des pauses lumière à ses employés. Cette décision de justice ravit les syndicats.

Marine Guillain
par
Marine Guillain
Les fenêtres se font rares dans les grands magasins

Les fenêtres se font rares dans les grands magasins

«Avant, il fallait demander la permission à son supérieur pour aller prendre l'air quel¬ques minutes. La plupart n'osaient pas le faire car c'était mal vu», témoigne Marisa Pereira, ex-salariée de Manor Cornavin.

Après cinq ans de procédure devant les tribunaux, la victoire a sonné pour les employés du grand magasin: des pauses payées de 20 minutes par demi-journée vont s'ajouter dans leur planning pour compenser le manque de lumière du jour. Ainsi a tranché le Tribunal fédéral. Dans la loi, chaque poste doit être éclairé de manière naturelle et avoir une vue sur l'extérieur.

Chez Manor, des étages entiers n'y ont aucun accès. «Les grands détaillants préfèrent protéger les ¬textiles que la santé du personnel», déplore Joël Varone, responsable de la branche du commerce de détail pour Unia Genève.

La pause compensatrice entrera en vigueur lundi pour la petite centaine de salariés qui travaillent au sous-sol, et dès le 1er mai pour les autres employés qui ne peuvent jouir de la lumière du jour. Le magasin estime à 1,5 million de francs par an le coût de cette mesure. «Ils vont vite entreprendre des travaux pour modifier les espaces», estime Joël Varone.

De son côté, Manor a simplement indiqué «étudier actuellement les mesures à mettre en place». En 2013, le Tribunal cantonal zurichois avait confirmé l'octroi de pauses supplémentaires pour les employés travaillant dans les sous-sols de la gare.

Effet tache d'huile

L'arrêt du Tribunal fédéral ne fait pas office de jurisprudence. «Mais il va accélérer l'application de cette norme légale aux autres magasins et centres commerciaux à Genève et ¬ouvrir des brèches dans les autres cantons», se réjouit Joël Varone. Le syndicat va relancer ses procédures en cours, notamment dans les magasins Coop et Migros. Sur les quelque 18000 employés qui travaillent dans le commerce de détail à Genève, entre 3000 et 4000 seraient touchés par le manque de lumière naturelle.

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